« La précédente édition est un cartonné suffisamment rigide pour contenir le champion et empêcher que le pire ne se produise. Puissiez-vous ne pas commettre d’erreur durant sa lecture. »
Après quarante-deux mille ans, le sarcophage d’Azzul Gotha est retrouvé ; la sépulture et son chargement constitueront la pièce principale d’une exposition sur l’ère hyperboréenne présentée à Whistler, au Massachusetts. Sitôt arrivé, le macchabée entreprend de réveiller toutes les momies du musée. Une petite équipe d’aventuriers tente, tant bien que mal, de s’interposer, mais tout porte à croire que les morts-vivants n’auront aucun mal à conquérir le monde.
Le Champion des vers est la réédition, en couleur, de Zombies, publié par Albin Michel en 1998. L’auteur, Mike Mignola, n’était alors pas très connu. Quelques années plus tard, Hellboy en fera une célébrité. Cette histoire a des airs de Tintin (Rascar Capac) ou d’Adèle Blanc-Sec (avec ses rebondissements spectaculaires) et pourquoi pas de Cthulhu. Le rythme est enlevé, les scènes d’action se suivent et il n’y a pas un seul temps mort dans cette équipée rocambolesque. Les monstres, comme les antihéros, se révèlent ridicules, le scénariste ne se prend pas au sérieux et le résultat est sympathique. Le lecteur en reprendrait d’ailleurs un ou deux épisodes supplémentaires.
Aux pinceaux, l’anglo-montréalais Pat McEowy ne cache pas ses références européennes. La ligne claire est au rendez-vous ; dans le carnet de croquis en fin d’album, il reconnaît être inspiré par le travail d’Yves Chaland. L’influence de l’univers graphique de Freddy Lombard est du reste bien visible, notamment dans les personnages aux formes improbables et l'allure rétro de l'ensemble. Dans ce scénario décalé, les acteurs semblent toujours se tenir à côté de leurs pompes, accentuant du coup le côté burlesque de ces créatures méphistophéliques qui invitent le bédéphile à contempler l’apocalypse le sourire aux lèvres.
Un récit sans prétention, proposant une amusante variation sur la mythologie des zombies.
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