«È un uccello... è un aereo... è Superino !»
C’est entouré d’une légende éditoriale mystérieuse et confondante que Superino débarque en ville pour mater les brigands et sauver les jeunes filles en fleur. Armé de sa malice et de gadgets technologiques effarants, ce justicier napolitain n’a peur de rien. Face à lui, Poulpino, une racaille semi-aquatique prête à tout pour semer le chaos à New Napoli, va lui donner du fil à retordre. La bataille s’annonce épique.
Lewis Trondheim anime avec moult dérision les aventures de ce dynamique personnage transalpin oublié de tous depuis les années soixante. Parodie de genre, jeu constant avec les poncifs de la bande dessinée de super-héros et une vraie-fausse naïveté de circonstance, les récits vont à cent à l’heure et ne s’arrêtent que le temps de publicités vintage façon Mad Magazine. Plus amusant que vraiment drôle, l’album arrive cependant à conserver une part d’intérêt grâce à l’impressionnant coup de force graphique de son dessinateur. À mi-chemin entre un Walt Kelly sous-stéroïdes et Will Eisner, Nicolas Kéramidas impose sa patte et son énergie. Il est parfaitement secondé par Brigitte Findakly dont les couleurs et, surtout, les trames rétro, apportent une ambiance extraordinaire et une patine tout à fait dans le ton de l’exercice. Ce sentiment d’urgence est évidemment renforcé par le découpage et une mise en scène sans chichis hérités des petits formats et autres fumetti.
Curiosité sympathique réalisée avec talent et un plaisir contagieux, Superino est une petite chose sentant bon la nostalgie et l’envie de s’amuser, tout simplement.
Poster un avis sur cet album