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erséphone est aux anges, car désormais elle travaille aux Enfers ! Cela dit, si elle tient compte du fait que son patron, Hadès, se tape Menthé pour l’oublier et qu’Apollon a abusé d’elle, tout n’est pas forcément rose dans le meilleur des mondes...
Lore Olympus continue d’étonner par l’engouement qu’il suscite, enthousiasme qui se décline à l’envi sous la forme de romans graphiques volumineux, ce qui porte à croire que les adolécrans scrollent et lisent ! Pour l’heure, ce troisième volet des aventures sentimentales de la fille de Déméter regroupe les épisodes cinquante à soixante-quinze parus sur la plateforme de Naver Corporation… Cela qui présage d’un avenir éditorial radieux pour les éditions Hugo BD puisque le webtoon totalise déjà deux-cent-vingt-et-un épisodes, un milliard deux cents millions de vues et plus de six millions d’abonnés ! Derrière ce petit pavé de plus de un kilogramme se cache un succès planétaire.
Mis à part le fait de vouloir dépoussiérer la mythologie grecque au risque de la réduire à une teen série, Lore Olympus est parfaitement déconcertant pour un lecteur ayant franchi le cap de la vingtaine (voire probablement moins). En effet, s’il convenait d’admettre un vent de fraicheur lors de la parution du premier opus, une certaine lassitude ainsi qu’un début de migraine ophtalmique surviennent après la lecture du cent quatre-vingt-dix-dix septième volet. Cela étant n’oublions pas le cœur de cible visé (et pas par Eros) qui, pour l’occasion, fait preuve d’une extrême patience. Il faut en convenir, les affaires trainent un peu en longueur entre la fille de Zeus et son bellâtre d’oncle. De plus, si au début, il était loisible de trouver une relative épaisseur psychologique à l’œuvre en faisant le rapprochement avec certaines thématiques intemporelles et des préoccupations plus contemporaines, admettons une nouvelle fois que, finalement, le traitement par trop girly et une approche graphique très fashionista et acidulée enlèvent toute crédibilité aux velléités de profondeur que voulait insuffler Rachel Smythe. Cependant, cela n’ôte aucun mérite à l’autrice néo-zélandaise et son équipe qui livrent un produit, certes édulcoré, mais totalement calibré et tout-à-fait dans l’air du temps !
Superficiel et léger, à mille lieues de la passion et de la violence que Gian Lorenzo Bernini donnait à L'enlèvement de Proserpine, tel pourrait se résumer le dernier opus en date des déboires sentimentaux de Perséphone.
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