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e Charybde en Scylla, de Collioure en 14 aux rivages anglais d’un 3 juin 1940, Mattéo traverse la première moitié du XXe siècle de déceptions en désillusions, mais sans cesser pour autant de croire au lendemain…
En 2008, paraissaient les premières planches des pérégrinations d’un jeune exilé espagnol. Jean-Pierre Gibrat entrainait alors ceux qui l’avaient déjà suivis sur Le vol du cordeau ou Le Sursis dans une aventure dont bien peu soupçonnaient qu’elle puisse durer près de quinze années.
Dans cet ultime chapitre, l’auteur parisien referme les portes puis tente de réconcilier Mattéo avec Louis. Sur fond de débâcle, l’un se cherche un fils, l’autre se trompe de père dans ce qui aurait pu être un week-end à Zuydcoote. Les hommes ont inlassablement la mine de l‘emploi, responsables d’un monde à leur image ; les femmes affichent toutes des airs de Madones et apportent la lueur d’espoir et de douceur à des temps tourmentés, mais superbement aquarellés et rehaussés de touches d’encre à l’acrylique. Elliptique, car s’appuyant sur ses prédécesseurs, cet album synthétise à lui seul tout l’art de Jean-Pierre Gibrat, aussi caustique que tendre dans ses dialogues, toujours lumineux et émouvant dans son dessin.
Sixième époque enterre les espoirs d’une Europe qui, sortie de l’Enfer, n’imaginait pas pouvoir connaître pire !
Comme tous les autres opus, celui-ci est juste magnifique.
Si j'avais seulement une petite critique pour cet album, ce serait une fin un peu bateau (sans jeu de mots par rapport aux dernière planches!).
Chapeau bas également à Môôssieur Gibrat d'avoir l'élégance de ne pas chercher à profiter du succès en multipliant les tomes. Merci.
@kingtoof: Il ne faut oublier Paulin également ;)
décidément cette série est fantastique.
un gros plus pour les visages et leurs expressions.
les couleurs sont sublimes.
si l'on est pointilleux cependant il est possible de regretter le manque de détails dans certaines planches.
mais c'est vraiment histoire de dire.
C'est bien sur la saga dans son ensemble qu'il faut maintenant considérer. En enchainant la lecture de ses 6 tomes, je me dis que Mattéo pourrait bien être la grande oeuvre de Jean-Pierre GIBRAT. Plus dense et engagé encore que ne le furent le Sursis et le Vol du Corbeau. Cette oeuvre se hisse parmi ce que la bande dessinée historique franco belge a produit de meilleur. Seul léger regret: une fin ouverte qui laisse quelques questions en suspens. Mais qui sait si l'auteur ne nous livrera pas quelques réponses dans l'avenir?
Les 5 étoiles c'est pour l'ensemble de la série, même si cette sixième époque n'est pas la plus prenante au niveau scénario. Mais mon dieu que les dessins sont beaux !
Il y a assurément une petite nostalgie à refermer la dernière page de ce dernier album. Gibrat, ça commence avec les années Pilote, il y a quoi... une quarantaine d'années ! Et puis ça grandit, ça mûrit, pour arriver à cette apothéose de son œuvre qu'est pour moi Mattéo. Auteur complet, scénario, dessin, couleur. Toutes ces années pour arriver à une série plus ambitieuse, 6 tomes, 6 époques pour revisiter un quart de siècle d'histoire. Pour arriver à un niveau de dessin qui est un vrai bonheur pour le lecteur. Et pour créer ces personnages bien à lui, jamais tout blancs, rarement tout noirs, toujours touchants, attachants, pas vraiment maîtres de leurs destins, aux idéaux ballotés par les évènements, qui vivent, qui aiment, qui parfois meurent, qui se débattent, qui rêvent, qui espèrent, qui s'amusent un peu, qui essayent d'avancer. Humains quoi.
Mattéo c'est que du bonheur. Je me suis laissé embarquer. Complètement. Au point d'avoir quelques regrets au moment de clore cette relecture de la série. Bravo monsieur Gibrat !
Quelle tristesse que cela soit le dernier tome de cette magnifique et incomparable série...
Tant de collections durent sur des tomes et des tomes en perdant tout intérêt...
Mais là comme à son habitude Gibrat est exceptionnel !
Merci à lui et à Pauline, Amélie, Juliette, au regretté Robert et à Mattéo bien entendu
C'est le dernier tome qui vient clore les aventures de Mattéo qui est passé de la Première Guerre Mondiale à la Seconde tout en faisant également la révolution en Russie ainsi que la guerre d'Espagne afin de défendre ses idéaux de démocratie. On peut dire que c'est un combattant, le Mattéo.
Mattéo est toujours hors-la-loi et il n'est pas le bienvenue en France mais c'est beaucoup trop risqué de rester en Espagne. Il est accueilli par un vieil ami Paulin à Collioure alors qu'il vient de perdre sa mère. Il retrouve également Juliette et il semble toujours en pincer pour la belle Amélie.
Cette belle fresque imaginé par Gibrat nous emporte dans un final assez grandiose. Cela se laisse lire toujours aussi agréablement. Le cheminement personnelle de Mattéo est rattrapé par la grande Histoire.
Au niveau du dessin, c'est comment dire, tout simplement magistral et parfait. J'ai toujours considéré que l'auteur est l'un des meilleurs dessinateurs et il le prouve une fois encore. Son trait n'est pas seulement fin et délicat, il transporte véritablement au panthéon dans une fluidité sans pareille.
Bref, c'est une belle et grande série qui s'achève dont le héros décidément très attachant a porté les illusions et les espoirs à travers son romantisme et sa passion.