M
erlin, celui a qui l'adorable petite vieille « Chaussette » doit son surnom, a bien grandi. Alors que sa famille doit faire face à une mauvaise nouvelle, le garçonnet devenu adolescent semble ailleurs. Et Josette qui connait bien son voisin pour qui elle éprouve une tendresse particulière, ne compte pas rester les bras ballants. Même s'il ne veut pas de son aide.
Quel plaisir de retrouver l'univers des Cœurs Perdus ! Associé une nouvelle fois à Carole Maurel, avec qui il avait livré Jeannot dans la même collection, Loïc Clément reprend des personnages qui lui sont chers. Comme il l'explique dans la postface de quatre pages, le scénariste inverse les rôles et laisse ici à Chaussette la place de narratrice. Fine observatrice et voisine du jeune garçon, elle sent le double émoi qui l'étreint et la culpabilité qui en ressort.
Avec beaucoup de finesse - et pas mal d'humour - la vieille dame va tenter d'amener Merlin à se confier et accepter d'être heureux en découvrant l'amour alors que sa mère affronte la maladie. De la pudeur, du tact, de l'écoute, voilà les qualités mises en avant pour aider l’adolescent à ne pas s'en vouloir. Porté par le trait expressif de la dessinatrice, les séquences s'enchainent avec fluidité et la magie opère... Comme à son habitude, le scénariste parvient, en peu de pages, à aborder des sujets sensibles sans tomber dans le pathos ou le larmoyant.
À chaque nouvel album d'une de ses séries fétiches (avec Le Temps des Mitaines), Loïc Clément enrichit Les Contes des cœurs perdus d'une histoire attendrissante aux thèmes forts. Merlin n'échappe pas à la règle et permet de revenir une dernière fois auprès de Chaussette, Jeannot et tout leur petit monde.
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