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orsque le chagrin frappe à la porte, surtout ne lui ouvre pas, car lorsque le bonheur toquera à son tour, il pourrait ne pas le laisser rentrer !
Celle qui fit le bonheur des insectes est une histoire à la première personne, mais qui en fait parle beaucoup des autres. Du malheur qui étreint les reines… à l’amour qui saisit les princesses, Zidrou livre un scénario qui oscille entre bienveillance et naïveté, démontrant ainsi l’étendue du registre sur lequel il lui est possible de jouer. Il n’y a pas d’âge pour écrire des histoires et les partager avec ceux qui les lisent ou les écoutent semble vouloir démonter le scénariste de l’élève Ducobu !
Au-delà d’un récit aux allures de contes des Mille et une nuit… au pays des maharajas, il convient de s’arrêter ne serait-ce qu’un (long) instant sur la prestation de Paul Salomone. Délaissant la comédie de L’homme qui n’aimait pas les armes, le voici qui plonge ses pinceaux dans une dramaturgie à la poésie teintée d’humour et d’accents bollywoodiens. Ce faisant, il offre un dessin encré à la plume de couleurs et aquarellé qui, en un artifice de nuances et de minutie, sait varier ses tonalités selon la temporalité du récit.
Histoire qui pourrait fort bien être partagée longuement avec un auditoire plus jeune Celle qui fit le bonheur des insectes renoue avec les contes d’antan, ceux qui faisaient voyager l’imagination bien au-delà des terres connues.
Il est clair que si on massacre tous les oiseaux d'un pays, il y a une prolifération d'insectes. C'est ce qui est arrivé dans ce conte se situant dans un pays d'Asie centrale à une époque un peu plus reculé. C'est une reine qui va faire le bonheur de tous les insectes.
Il faut dire qu'elle ne se remet toujours pas du décès de son fils, héritier du trône, qui va mourir par la faute soi-disant d'un oiseau. Il s'agit en fait d'un horrible accident impliquant certes un oiseau qui tentait de fuir sa cage dorée.
Le thème central de ce conte est la gestion du chagrin et de la perte que cause la perte d'un être cher. Parfois, on se venge sur des choses ou sur des animaux innocents. Les oiseaux vont payer un lourd tribut. C'est assez classique mais c'est joliment mis en image.
J'ai beaucoup aimé le graphisme qui nous plonge dans ces univers du Moyen-Orient mais également entre la Chine et l'Inde. Les personnages sont d'une grâce absolue. On notera une utilisation des couleurs à bon escient. C'est tout à fait remarquable sur la forme. Il faut dire que Paul Salomone est réellement un dessinateur hors pair.
Quant au scénariste, Benoît Zidrou, son nom est déjà en soi synonyme de qualité. C'est vrai que le titre est intriguant et ne reflète pas vraiment le contenu de ce récit qui se concentre plus sur les oiseaux que sur les insectes. Et puis, la dimension écologique est totalement absente. C'est plutôt axé sur des blessures morales intimes.
Au final je n’ai pas été déçu par cette fable émouvante mais parfois cruelle. Bien au contraire, je dirais même que j’ai été conquis !
Très joli conte de Zidrou qui se poursuit par un drame familiale.
Le dessin de Paul Salomone est somptueux ("L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu" avec Wilfrid Lupano).
Encore une très belle édition de Daniel Maghen.
Rien à redire sur le dessin ni le scénario. A redire (et encore ?!?) sur le titre, qui laisserait présager d'un message écologique sur les conséquences de la disparition des oiseaux (puisqu'il en est question) et la prolifération des insectes du titre. Mais en fait, que nenni ! Le massacre des volatiles est expédié en une planche et le bonheur soudain des insectes et plié en un dessin !). Ne cherchez donc pas de cri d'alarme éco, l'histoire se situe ailleurs. En tout cas, à lire et regarder (préférence pour la version couleur, perso. Enfin, plutôt pour la version couleurS magnifiques !). Bravo !!
Un scénario doux et épicé à la fois, merci Zidrou ! Un dessin qui épouse parfaitement l’histoire, des détails à perte de vue, merci Salomone !
Voyage magnifique au pays merveilleux qu’est l’Inde, de super personnages, un scénario excellent et un superbe dessin !!!