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otre société est hybride et nous sommes tous appelés à le devenir ! Tel est le credo sur lequel Gabrielle Halpern a construit sa thèse, écrit un livre et publié une BD… avec l’aide de Didier Petetin.
La fable du centaure est en soi une mise en abime, un objet qui tient autant de la bandes dessinée que de l’ouvrage de vulgarisation et qui, probablement, ne contentera pas ceux qui aiment ranger le monde dans de petites cases !
Au-delà du fait que le centaure, créature mi-homme mi-cheval, relève plus de la chimère que de l’hybride, l’ouvrage de Gabrielle Halpern et Didier Petetin a de quoi déstabiliser l’exégète du 9e Art ! Sans porter de jugement de valeur sur un dessein qui suscite l’interrogation ou un dessin qui appelle à la circonspection, La fable du centaure montre les limites du strip en tant que médium de vulgarisation scientifique.
Aux amateurs de « petits Mickeys », La fable du centaure est à proscrire. À ceux qui s’intéresseraient à l’hybridation, sa genèse et ses développements dans le futur de nos sociétés, Tous centaures ! Éloge de l'hybridation serait plutôt à conseiller.
Une thèse de philosophie mise en BD ?! Après tout, pourquoi pas ?
Le thème de l’hybridation est objectivement intéressant et l’idée, bien qu’ardue, aurait éventuellement pu aboutir… si elle avait été portée par des auteurs professionnels !
Là, on a une docteure en philosophie à l’écriture et un « dessinateur » amateur au dessin. Je mets des guillemets car pour un trait aussi faible, on ne peut décemment pas parler de dessinateur. Je me demande encore qui a laissé croire à ce monsieur Petetin qu’il était capable de réaliser une bande dessinée. Le résultat est hélas désastreux.
C’est doublement dommage : d’une, le texte n’est pas nul et comporte même de beaux passages. S’il avait été scénarisé correctement, il aurait sans doute été passionnant. De deux, il existe des dizaines d’auteurs, des vrais, des talentueux, qui galèrent et n’auront peut-être jamais la chance de faire leurs preuves et légitimer leur travail.
Je suis donc presque en colère de voir que ce monsieur qui, étant – comme sa bio l’indique – DG d’un grand groupe, n’a nul besoin ni d’argent ni de reconnaissance, se fasse publier on ne sait trop comment.
Pour moi comme pour beaucoup de passionnés, la BD est un art majeur que l'on doit respecter. Ce genre de publication tire tout vers le bas. Pourquoi avoir commis cela ?