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ue se passe-t-il lorsque les animaux de compagnie quittent leur jeune maître ? Qu'advient-il des chats, des chiens, des perruches, des tortues et autres poissons rouges ? Alors que les grandes vacances se terminent et que sa rentrée en CE2 ne va pas tarder, Elsa va découvrir bien malgré elle les réponses à ces questions...
Noémie Weber continue d'explorer et de pointer les incohérences de la société de consommation en interrogeant avec malice et un certain savoir-faire les comportements humains qui l'interpellent. Après Junk Food Book et la malbouffe, la lauréate du Prix jeune talent du FIBD 2011 s'attaque au devenir des animaux. Mais pas n'importe lesquels ; du zoo au cirque ou évidemment domestiques, l'autrice se sert du périple de sa jeune héroïne pour mettre en avant les situations, si répandues, auxquelles les humains confrontent leurs compagnons tant aimés. Après une mise en situation pas vraiment joyeuse et un début de voyage qui laissera perplexe les plus cartésiens, Elsa se retrouve entraînée dans un monde fantastique où l'absurde le dispute au mystérieux.
Si Lewis Caroll et son Alice ne sont jamais loin, l'autrice s'en émancipe pour se concentrer sur un tout autre propos. Faire courir des rongeurs dans une roue, abandonner les chiens sur la route des vacances, dresser des singes pour faire des acrobaties, etc. sont quelques unes des situations que son personnage principal doit affronter. Le tout en survivant aux méandres administratifs ou aux mondanités entre « gens de la haute ». Le ton, tantôt mordant, tantôt décalé, est résolument humoristique et rend la lecture plaisante. Graphiquement, les proportions changeantes des personnages et le style légèrement caricatural sont atténués par de belles ambiances aux couleurs pastels et un découpage souvent inventif. En soixante-quatre planches, Noémie Weber construit ainsi une quête dont la conclusion - heureuse - ravira les plus jeunes.
Loin d'être un énième récit jeunesse gentillet sur nos amis les bêtes, Le monde des animaux perdus offre un joli voyage au message fort sans jamais être lourd. Noémie Weber réussit son coup en proposant un album accessible, divertissant qui ouvre à la réflexion. Difficile de ne pas y repenser, lorsque le petit dernier voudra traîner ses parents dans une animalerie.
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