L
es éditions Paquet nous propose une mini-série intéressante sur un pan de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale quasiment inconnu du grand public : les Tuskegee airmen.
L'album démarre en Floride en 1969. Mark se décide à rendre visite à ses parents en Alabama, accompagné de sa petite amie blanche. Ce retour tourne mal lorsqu'il apprend à son père qu'il arrête ses études pour devenir pilote.
1942. L'Amérique se bat pour la liberté en Europe et dans le Pacifique, mais tous ses citoyens ne sont pas égaux dans la lutte...
Ce récit est basé sur la véritable expérience des Tuskegee Airmen, les premiers pilotes noirs de l’armée de l’Air américaine. Cette escadrille a été présente sur plusieurs fronts de l'Afrique du nord à l'Asie. Ses hommes ont subi un grand nombre d'humiliations de la part de supérieurs blancs de l'US Army et pire, leur rôle a été longtemps oublié de l'histoire officielle. C'est sur double point que le scénariste a axé son récit, tout en faisant en sorte que celle-ci ne soit pas un documentaire déguisé. Benjamin von Eckartsberg arrive subtilement à distiller l'histoire de ce bataillon par un jeu d'allers-retours dans le temps entre les souvenirs du père et la vie dans le présent avec son fils devenu jeune adulte. Cela lui permet d'évoquer aussi le racisme ambiant qui règne dans cette partie des États-Unis au cours des années 1960. Ce thème ouvre et ferme le tome 1avec un cliffhanger bien senti. Les fans d'aviation salueront le travail du tandem à la fois sur les informations données tout comme sur le réalisme des appareils.
L'aspect graphique, signé Olivier Dauger, tranche avec ce qui est habituel dans le registre de la bande dessinée de guerre. Sa patte est unique : un mélange d'illustration et de ligne claire, qui, ici peut passer pour un hommage au style des affiches militaires des années 1940. Le dessinateur est aussi à l'aise dans les scènes familiales que dans celles de combats.
Un album ambitieux traitant à la fois du syndrome post traumatique de la guerre, des liens familiaux et du racisme dans le sud des USA. Il plaira aux lectrices et lecteurs amateurs de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi à celles et ceux que l'épisode de la ségrégation raciale interpelle.
J'ai bien aimé ce récit mettant en scène l'un des premiers pilotes noirs américain de guerre durant la Seconde Guerre Mondiale. Il s'agissait de voler avec des avions de troisième zone pour aller bombarder les positions ennemis en Italie et aller jusqu'à Berlin.
Pour autant, la guerre n'est pas une partie de plaisir et notre héros y est revenu complètement meurtri. Il semble être rattrapé par son passé bien des années après alors que son fils a quitté le giron familial pour abandonner des études à l'université et se plonger pour un brevet de pilote ce qui réanime de douloureux traumatismes chez le père.
J'ai bien aimé le graphisme de type réaliste qui colle très bien à l'époque des années 40, 50 puis 60. Les cadrages aériens sont de toute beauté ce qui rend agréable la lecture. On remarquera au passage pour les connaisseurs que le style graphique de l'auteur a totalement évolué en passant de la ligne claire à un dessin informatisé aux couleurs pastels.
A noter également une narration pas pesante et vraiment fluide et dynamique. On notera également une psychologie du personnage principal assez creusé ce qui donne de la consistance et procure de l'authenticité au récit.
C'est de la BD d'aviation qui se base sur des faits réels même si l'aventure est romancée par la suite dans un contexte de racisme ambiant aux Etats-Unis. Les héros de guerre qui ont défendu leur patrie n'ont droit qu'à du mépris voir de la jalousie chez le redneck basique des Etats du Sud et notamment l'Alabama où sévit le fameux Ku Klux Klan.
Oui, on peut dire que j’ai vraiment apprécié cette entrée en matière des Tuskegee Airmen. Suite et fin dans le second tome.
Alabama (USA). 1950.
Pourquoi le garagiste noir Robert Hoffman fracasse-t-il le petit avion P-51 Mustang alors que son fils, Mark, lui demande ce qu’est la guerre ?
Alabama (USA) 1969.
Mark s’en revient chez lui présenter sa petite-amie à ses parents. Il n’a nullement l’intention d’avouer à ses parents qu’il a cessé ses études universitaires pour suivre des leçons de pilotage. En cours de route, ils sont victimes des provocations et des moqueries exercées par les jeunes blancs de l’Alabama, état particulièrement raciste. La confrontation risque de virer au vinaigre, mais heureusement la petite-amie convainc Mark de démarrer et de ne pas s’attarder dans un affrontement qui risque de mal tourner car, dans l’Alabama, quelles que soient les circonstances, la faute incombe toujours à un « nègre » …
Presque au même moment, le père de Mark est à son tour victime d’une mesquinerie de la part d’un jeune blanc à un feu rouge. Notre garagiste est prêt à en découdre avec les blancs qui se trouvent là, mais son employé le convainc de démarrer car ils se trouvent devant le repaire du Ku Klux Klan de la ville de Montgomery, et le jeune malpoli, à qui Robert Hoffman a flanqué une baffe, n’est autre que le fils du chef local du Klan…
Critique :
Double objectif parfaitement atteint dans cet album par le scénariste Benjamin von Eckartsberg : le premier consiste à montrer à quel point le racisme était (est) fort bien implanté dans certaines régions des USA, notamment en Alabama où il frappait (et frappe encore). Le second vise à rendre hommage à ces pilotes « colored » qui se sont illustrés durant la Seconde Guerre mondiale.
A travers l’histoire d’un père et d’un fils, nous voyons les difficultés auxquelles sont confrontés les pilotes afro-américains que l’on tient strictement confinés à leur base, sans possibilité de contact avec les autres pilotes, les blancs. Les mensonges concernant leurs capacités au combat, dans ce cas-ci aérien, tentent de les faire passer pour incompétents et lâches.
Des années plus tard, dans les années soixante, malgré les lois antiségrégationnistes, les mentalités des blancs dans le sud n’ont guère évolué. Les menaces physiques et psychiques peuvent conduire à la mort, le Klan n’étant pas disposé à les laisser s’appliquer.
Un hommage instructif et passionnant car, même si ce récit est une fiction, les Tuskegee Airmen ont bien existé et cette bande dessinée, en dehors des héros, personnages de fiction, reste fidèle à l’histoire de ces pilotes.
Le style du dessinateur, Olivier Dauger, n’est pas sans rappeler certaines affiches d’époque typiquement américaines et est une véritable réussite.
Suite et fin dans le tome 2.
L'histoire des premiers pilotes noirs durant la deuxième guerre mondiale mais pas seulement.
C'est aussi la vie d'une famille noire de l'après guerre et d'une Amérique en grande partie raciste.
Un dessin surprenant mais agréable, fait à l'ordinateur ?
J'ai acheté cet album pour deux raisons. D'une part car il est signé par Benjamin Von Eckartsberg, scénariste de "Gung Ho", série que j'avais bien appréciée, et d'autre part cette aventure est prévue en seulement 2volumes.
Mais en feuilletant cette bd, j'ai été très surpris de voir que le dessinateur, Olivier Dauger, s'est rapproché étrangement du style de Thomas Von Kummant, dessinateur de "Gung Ho"
Et j'avoue avoir très apprécié ce style.
En retraçant le racisme dans le sud des Etats Unis dans les années 40, pendant la seconde guerre mondiale, et le racisme persistant malgré le vote du Civil Rights Act , à la fin des années 60 , toujours en Alabama, à travers l'histoire d'un père et d'un fils, tout deux très en avance sur leur temps, les auteurs nous offrent une aventure certes pas très originale, mais en tout cas très plaisante à lire.
Et, j'ai hâte de connaitre la fin de cette histoire.