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e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême ! Passage incontournable pour tout auteur de BD qui se respecte. Denis Choupin, n'a donc d'autre choix que celui de se plier à ces quatre jours de figures imposées… Quoi qu’il en soit, à quelque chose malheur est bon, et en l’occurrence il se prénomme Vanessa…
Dernier week-end signe le retour de Bastien Vivès à un genre où il excelle : la comédie romantique et pour l’occasion, il plonge dans un monde qu’il connait bien pour le fréquenter depuis quelques années déjà, celui du 9ème art !
Avec ce nouvel album le co-créateur de Lastman étonne par la simplicité des dialogues, la profondeur du dessin ou le dépouillement de sa mise en scène… Il aborde son sujet avec une sobriété qui pourrait faire craindre l’ennui, mais non ! La banalité n’a pas de prise devant la sincérité. Sans cynisme, ni jugement de valeur, il décrit en fin observateur le petit univers des festivals BD. Pour qui en a fréquenté les coulisses ou les allées, il convient d’admettre qu’il dépeint ce microcosme avec une justesse et une désinvolture désarmantes. Tout est dit, sonne vrai que ce soit dans les petits comme les grands travers. Et, au milieu de ce qui n’a rien de vraiment glamour, il fait éclore une histoire aussi improbable que touchante. La tension monte, plus suggérée que montrée. Le désir est dans un regard qui se détourne, deux corps qui se frôlent. L’inévitable est dans les silences, dans la nuit des rues d’Angoulême et frappe sous une porte cochère. Vivès transforme une dédicace en idylle fugace puis met ses personnages face à leur envie. Il se joue d'eux, les entraîne dans une tourmente où le quotidien prend soudainement une autre couleur et laisse à croire que ces quelques jours pourraient être autre chose qu’une simple parenthèse.
S'il est appelé à parler aux BDphiles, le charme de Dernier week-end réside aussi dans l'affect qui chacun veut bien y projeter... mais de là à vouloir mourir à Angoulême ! Il y a Venise pour cela.
Il faut savoir que le dernier week-end de janvier a lieu un très important festival de bande dessinée à Angoulême où se déplacent une bonne partie des auteurs afin de promouvoir leurs œuvres. Il y a de la compétition car peu de prix sont finalement décernés. Il faut être le meilleur dans sa catégorie pour pouvoir l’emporter.
Cependant, ce qui intéresse notre auteur, c’est plutôt la rencontre avec son public et de préférence les femmes. Quoi de plus important qu’une relation adultérine ? C’est cela le prix de consolation.
Ce que je trouve assez remarquable chez cet auteur pour le moins très contesté actuellement, c’est qu’il décrit un récit très simple, très humain où l’enjeu est hautement immoral. On ne touche généralement pas à la femme d’autrui surtout quand cette personne vous fait la confiance d’entrer dans sa vie. Mais bon, tout est présenté comme si c’était normal. Il n’y aura aucun égard pour le pauvre compagnon qui est trompé. Aucun.
J’avais envie de lire cette œuvre pour voir si les graves accusations portées sur l’auteur avaient un fondement réel. Bref, je cherchais sans doute inconsciemment des indices. Il n’en n’est rien. Certes, on pourrait reprocher un certain machisme mais l’image de la femme est plutôt bien respectée.
J’arrive à la conclusion que les moralistes ont toujours quelque chose à reprocher à des auteurs un peu plus anticonformiste et libertin. Mais bon, j’avoue avoir lu bien pire ces derniers temps sans que personne ne trouve à y redire et pourtant. Bref, c’est lui qui est dans le collimateur actuellement. Demain, cela sera un autre. A la Justice de faire son travail correctement et de l’innocenter le cas échéant.
Au final, j’ai plutôt bien aimé ce récit de ce dernier week-end de janvier. Je retiens que les auteurs ne vont pas à Angoulême que pour signer des autographes à leurs fans mais également pour s’envoyer en l’air avec eux. Après, je dis que chacun fait ce qu’il veut tout en respectant la loi. Maintenant, respecter la morale, c’est également mieux mais bon, on n’est pas obligé.
Bastien Vivès nous offre, après un très décalé "Burne-out", un ouvrage plus sage avec "Dernier week-end de janvier", très belle chronique sur fond de festival d’Angoulême.
Sur près de 180 pages, Vivès prend le temps de nous présenter les personnages:un dessinateur assez blasé par les séances de dédicaces, un chasseur de dédicaces presque caricatural aussi bien sur le plan graphique (son visage, à la Largo Winch, tranche volontairement avec la galerie de portraits de l'album), que sur le plan personnel. Et surtout, une femme,Vanessa, fragile, attachante,complètement étrangère au monde de la bande dessinée, pour qui le lecteur ne peut que ressentir une certaine sympathie.
Ayant fréquenté, à une époque de ma vie, le festival d'Angoulême,j'avoue avoir retrouvé à travers cette bd, l'atmosphère de cet événement.
Vivès nous offre une histoire presque banale, digne d'un film de Claude Sautet, mais qui par son traitement graphique mérite de s'y attarder
Car, il faut l'avouer que les planches sont magnifiques, avec mention spéciales pour les scènes de danse, qui sont parfaites
Même les scènes d'amour au lit, que le lecteur attendait vu le précédent album sulfureux de Vivès, sont d'une sensualité et d'une délicatesse sans pareil
Cet album va rejoindre des titres comme "Polina" ou encore " une sœur"que je relis régulièrement avec plaisir
Un très bel album,
une très belle chronique où on se demande où s'arrête la réalité et où commence la fiction
J'en recommande évidemment la lecture