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âques 1271, à Jérusalem. Sept individus pénètrent en la ville sainte. Après avoir essuyé une attaque de voleurs, le groupe hétéroclite atteint le but de son voyage, une église qui a connu des jours meilleurs. Que sont-ils donc venus faire ? Chacun a ses raisons, cependant tous ont le même objectif : guérir du mauvais sort qui les accable. Mais s'il est dit que l'argent peut tout acheter, encore faut-il qu'il ait été acquis avec de bonnes intentions.
Stephen Desberg (I.R.S, Scorpion ) propose une nouvelle série bâtie sur une trame traditionnelle : des personnages venus d'horizons différents, réunis sur un même chemin dans un objectif commun. Après avoir établi le postulat de départ - l'objet de leur quête -, il développe pour chacun des protagonistes leur vie d'avant, ce qui les a fait basculer dans cette aventure mystérieuse teintée de magie.
Le lecteur deLa princesse guerrière et du Roi des oiseaux reconnaitra le style bien caractéristique de Alexander Utkin : des couleurs chatoyantes, un côté naïf dans le trait caricatural et une composition de planches variée, le plaisir des yeux est toujours au rendez-vous.
Avec ce premier tome de The-ex people, les auteurs offrent un début certes classique mais suffisamment intrigant pour donner l'envie d'en savoir plus sur cette troupe bien soudée dans la même galère.
== Avis pour les deux tomes ==
C'est quoi ça? C'est sûrement original, mais c'est banal en même temps. Le scénario est bizarre. Les textes ne sont pas particulièrement bons. Les dessins sont agréables, mais sans plus. La morale de l'histoire est nulle. Le sobriquet "Ex-People" est hyper ringard.
Les personnages (tous morts) cherchent de l'argent pour ressusciter, mais en allant de village en village, on nous dévoile le passé de chacun au fur et à mesure. Mais c'est surtout une comédie. Qui n'est pas drôle. Et peut-être un drame. Qui n'est pas touchant. Ou encore une morale. Qui est superficielle et stéréotypée.
Zéro.
Ils sont sept… Et là, vous pensez immanquablement aux Sept Nains de Blanche-Neige ! Eh bien, non ! Dans le lot, il n’y a qu’un nain.
Oubliez les Sept Merveilles du monde antique. Ici pas de quoi s’émerveiller malgré le côté fantastique. Et plutôt que l’Antiquité, visez plutôt un Moyen-Âge très religieux, fanatique, inégalitaire au possible où l’injustice règne en maître.
Ah, les Sept Mercenaire ! Là, vous commencez à vous approcher des sept que voici.
Ajoutez-y un petit peu des Sept Péchés capitaux… Mais un petit peu seulement !
Ils sont sept et ils sont tous maudits… Ou plutôt, ils sont tous morts mais encore un peu vivants tout de même… Je sais ! Je sais ! Je vous embrouille quelque peu avec cette histoire.
Reprenons. Ils sont sept. Jusque là, vous suivez. Certains sont (ont été) humains, d’autres sont des animaux (cheval, oiseau de paradis/perroquet, allez savoir, chat noir). Ils sont morts, généralement dans des conditions peu sympathiques, comme mort de faim et de soif, brûlée vive sur un bûcher, écrasé par un boulet) … Ce n’est pas évident de deviner quels torts ils ont commis de leur vivant justifiant qu’ils soient devenus des fantômes en quête de rédemption. Parlons de celle-ci, justement. Ils ne peuvent la trouver qu’à Jérusalem auprès de Dieu. Le voyage est long et onéreux et la rencontre avec Dieu pour que celui-ci leur rende une vie normale est coûteuse. Les services offerts par Dieu ne sont pas gratuits ! Loin s’en faut ! Dès lors, nos sept associés vont devoir se procurer d’importantes sommes d’argent de façon malhonnête ou à tout le moins, pas entièrement honnête…
Critique :
Cette histoire nage dans l’absurde. Certains y trouveront de l’humour. Je ne suis pas assez fin que pour l’avoir trouvé et apprécié. J’ai d’autant plus de mal à l’écrire que j’ai reçu cette bande dessinée suite à une masse critique Babelio, que je remercie, ainsi que les Editions GrandAngle (Bamboo).
GrandAngle est une collection qui m’a toujours séduit…
A la vue des dessins, j’ai d’abord cru que l’album s’adressait à des enfants car le style graphique est très proche des illustrations de livres comme ceux de l’Ecole des Loisirs. Le contenu, par contre, ne m’a pas l’air destiné à ce public. Même s’il semble y avoir une morale à cette histoire, à savoir qu’il faut acquérir honnêtement son argent, le lecteur nage dans la confusion.
Le scénario, pour déjanté et original qu’il soit, et malgré des réflexions que l’on pourrait qualifier de « philosophiques » ne m’a pas accroché malgré que j’apprécie généralement les scénarii de Desberg.
Cette bande dessinée est tellement différente de ce qui est habituellement publié qu’elle séduira certainement un public dont les goûts graphiques et l’intérêt porté à un fantastique inhabituel diffèrent des miens. Bref ! Elle trouvera certainement un public pour la porter aux nues. Moi, je passe mon tour.
Ce n'est pas la collection des « Sept » mais cela aurait pu l'être car nous avons bien sept pèlerins en route vers la Terre Sainte pour retrouver ce qu'ils ont perdu. Encore faut-il que Dieu accepte d'exhausser leurs vœux !
La moralité de ce récit est basé sur l'argent qui doit être acquis honnêtement. En effet, la rédemption ne s'achète pas par de l'argent mal acquis car cela ne ferait qu'empirer les choses.
Le ton est léger et cela donne un caractère assez humoristique à ce récit se passant durant l'époque des croisades. Cela fait un peu fable pour petits et grands avec des thèmes qui demeurent universels comme la vie, la mort, la rédemption, l'injustice, la tolérance.
Les sept personnages aussi divers soit-il (quatre humains, un cheval, un perroquet et enfin un chat) sont en quête initiatique pour construire un avenir serein ou pour le moins une vie restaurée. Il faut dire que l'époque n'est pas facile pour les pauvres gens surtout s'ils sont différents. On peut vite terminer sur un bûcher.
L'auteur va faire référence indirectement à une doctrine selon laquelle une même âme peut animer successivement plusieurs corps (humains ou animaux). Bref, c'est un transvasement d'une âme dans un autre corps qu'elle va animer. D'où un chat ou un perroquet et un cheval qui parlent.
Le graphisme est assez particulier avec un dessin composé de couleurs assez vives et parfois chaudes qui donnent une autre impression du Moyen-Age. Le rendu est assez surprenant car c'est un mélange de pastel et de gouache. On appréciera le charme tendre de l'ensemble ainsi que la beauté des planches de ce premier tome introductif.
Le scénariste Stephan Desberg s'éloigne un peu de ses standards habituels pour nous faire une autre proposition de récit onirique. C'est assez sympa si on aime le genre médiéval fantastique.
Au final, un album qui a une véritable consistance spirituelle derrière une apparente légèreté.