E
n Mauranie, la situation est particulièrement instable, les conflits se multiplient entre les rebelles et les partisans du roi Rodon. Ce dernier entend regagner la confiance de son peuple grâce au retour de sa fille Malkia qu'il n'a pas vue depuis dix ans. Mais la demoiselle, victime d'un accident d'avion, devient amnésique, disposant d'un faux passeport au nom de Ann Smith, citoyenne genevoise, pour seul moyen d'identification. Alors que les différentes organisations du pays se mettent à sa recherche, Malkia souhaite revenir en Suisse en quête de ses supposées origines.
Essentiellement connu pour sa série Canardo, Benoît Sokal s'est aussi fait une solide réputation dans le domaine des jeux vidéo (Amerzone ou Syberia). Afin de satisfaire ses deux passions, il crée aujourd'hui une nouvelle collection de bandes dessinées, White Birds, dont l'objectif est de produire des albums inspirés d'univers qu'il développe par ailleurs en jeux vidéo. Un concept qui peut paraître original mais qui, au final, n'apporte en soit aucune valeur ajoutée ni particularité intéressante.
L'histoire peine à être réellement intéressante. Le contexte est mis en place, les divers protagonistes présentés, mais tout va un peu trop vite. Malkia ne semble pas trop perturbée par sa perte de mémoire : aventurière dans l'âme, la plastique avantageuse, elle se fraie sans trop de difficultés un chemin dans une ville peuplée de gens pas forcément bien intentionnés. Un récit qui ne réserve pas énormément de surprises, mais qui n'est pas pour autant désagréable à suivre. Les secrets entourant Malkia, alias Ann Smith, sont suffisamment bien amenés pour nous donner envie de poursuivre la lecture des tomes suivants. On attend en particulier des explications sur l'attirance qu'elle peut avoir pour ce léopard noir que tout le monde craint.
Aux dessins, Brice Bingono signe son premier album. Son style n'est pas très personnel mais ne manque pas pour autant de qualité. À l'image du reste de l'album, il est facile d'accès et trouvera certainement son public.
Une nouvelle série qui, sans être déplaisante, n'apporte pas encore de quoi marquer les esprits. Mais peut-être faut-il attendre la sortie du jeu Lost Paradise, prévu pour le premier trimestre 2006, pour pouvoir apprécier ce projet à sa juste valeur.
On retrouve un peu l'ambiance de "l'amerzone" et le coup de patte de Sokal : nous sommes dans son monde. Cela à un tel point que j'ai été surpris que ce ne soit pas lui le dessinateur.
Mon grand plaisir dans cet album a été de retrouver le monde du Sokal que j'aimais (qu'il m'excuse, mais je trouvais sa production récente de Canardo en chute libre au niveau qualité...) et ce même, j'insiste sur ce point, s'il n'est pas le dessinateur.
Pour ce qui concerne le scénario, ce premier tome pose l'intrigue et met en place les personnages principaux, mais ne se suffit pas à lui-même pour que l'on puisse dès à présent se prononcer sur le niveau de la série. J'attends avec impatience la suite.