Métro boulot boulot, c’est presque déjà la routine pour Germain Huby. Après Vivons décomplexés, il continue de débriefer la vie d’aujourd’hui, un gag à la fois (plusieurs en fait, pour être précis). Un scalpel affûté en guise de crayon, il extrait méticuleusement les racines de l’absurde du quotidien et du monde professionnel. Précis et taquin, il titille habilement les nerfs et grattouille les os jusque ce qu’il faut. Attention, la lecture pourrait irriter les fâcheux ou les susceptibles.
Sociétale, référencée et décontractée, la technique de l’auteur du Bruit des mots se montre au point. D’ailleurs, ces mini-fables pourraient très bien figurer au sommaire d’un hebdomadaire de la place, d’un fil Twitter© suivi ou, plus traditionnellement, s’entendre au Café du commerce pendant la pause de midi. Amusant, souvent très drôle, le travail d’Huby colle parfaitement à son époque et, c’est le risque, s’avère malheureusement pratiquement déjà démodé la page tournée. Et des pages, l’album en compte cinquante-six. Doté d’un fil conducteur général vague, voire invisible, le recueil peine à convaincre totalement ou à dépasser le niveau d’une simple succession de bons mots entre copains ou collègues.
Beaucoup d’esprit et de dérision justement dirigée, peu de cohésion. Métro boulot boulot aligne les perles et les one liners assassins sans jamais réussir à former un tout homogène. Résultat, le lecteur rigole un bon coup, ce qui est déjà appréciable, mais si on danse ?
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