L
es inséparables compères Buck Danny, Sonny Tuckson et Jerry Tumbler ont reçu une nouvelle affectation pour la fameuse base Edwards, située dans une zone isolée de Californie. Le colonel Haven les informe rapidement qu’ils vont être chargés de tester Skyborg, prototype de combat aérien autonome, autrement dit un drone hyper sophistiqué doté d’une I.A. lui permettant d’apprendre de toutes les situations nouvelles et de ses éventuelles erreurs. Le malaise s’installe rapidement. Sonny raille ce qu’il considère comme un vulgaire automate ; Tumb pressent la fin du métier de pilote combattant. Le premier exercice est organisé. Non loin des installations militaires, une équipe de hackers s’emploie à récupérer les fréquences radio utilisées, ainsi que les données échangées. Ils sont eux-mêmes observés discrètement par une jeune femme. L’équipe d’ingénieurs constate des bugs fâcheux dans l’attitude de l’appareil. Lors du second essai, celui-ci, désormais piraté, échappe à tout contrôle et se dirige droit vers Los Angeles. Buck Danny le prend en chasse.
Programme Skyborg est le 59ème épisode de la série Buck Danny, si l’on ne tient pas compte des treize albums sortis dans les collections One Shot, Classic ou Histoires courtes. Rappelons que la saga a été initiée par Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon, dans Spirou, en 1947, avec Les Japs attaquent. Ce célèbre tandem a produit les quarante premiers titres. Depuis le numéro 54, c’est le duo composé de Frédéric Zumbiehl (également engagé dans Team Rafale et Tanguy et Laverdure) au scénario et Gil Formosa (dessinateur de Robur et de Patrouilles aériennes acrobatiques) qui tient le manche.
On pourrait croire le filon épuisé, la source tarie et la matière essorée, mais ce premier volet d’un diptyque a des ressorts narratifs bien tendus et se laisse investir sans difficulté. La recette tient dans l’équilibre entre tradition (les trois héros et leurs caractéristiques propres, l’humour, les affrontements en vol, un contexte géopolitique identifié) et innovation (actualité de la recherche scientifique et de l’histoire, de nouveaux personnages). Le propos est bien ancré dans les tensions du 21ème siècle (l’Intelligence Artificielle, la place de la Corée du Nord sur l’échiquier mondial, la cyber sécurité) et s’adresse ainsi à un large public. En prenant un peu de hauteur, l’intrigue questionne la place de l’humain face aux machines et met sur la table l’instinct de conservation, paramètre de décision essentiel, qui ne pourra certainement jamais être encodé.
Porté par un scénario parfaitement maîtrisé (traitrise, tueur à gage, sentiments de vengeance, organisations de l’ombre tirant des ficelles vitales, agents spéciaux du gouvernement ou infiltrés, une jolie ethnologue, un baiser dans le désert navajo) et un dessin qui emporte au-dessus du Grand Canyon et de Monument Valley dans des fulgurances à Mach 1, classique sans être passéiste, ce nouvel opus est une franche réussite. La qualité de cette reprise se confirme incontestablement. La suite et la fin interviendront dans Air Force One.
Buck Danny et ses deux comparses de toujours sont envoyés en mission afin de tester un nouveau prototype d'avion piloté par une IA. Evidemment, de méchants espions vont se dresser sur leur chemin afin de pirater ce système et créer le chaos aux Etats-Unis.
Voici une nouvelle histoire qui débute avec un gros sujet d'actualité: l'Intelligence Artificielle et ses futurs problématiques. Le récit est simple mais efficace et réserve son lot de frissons et scènes de bravoure propres à la série. Il y a même le retour d'un ancien méchant autre que Lady X, ce qui change de l'ordinaire (on échappe au syndrome Olrik de Blake et Mortimer).
Encore une fois, les auteurs rendent une très bonne copie visuellement parlant.
Mon seul reproche réside dans la représentation de l'Amérindienne Navajo qui a davantage l'air d'une top-model sortant d'une publicité pour parfum Dior que "d'une chasseuse de météorites".
A voir si la suite sera à la hauteur.
Je suis tout à fait d’accord avec la chronique de BDGest: cet album est très bien ficelé, tant au niveau du scénario (original avec les drones) que des dessins. Un tout bon Buck Danny. Je lui donne 3,5/5
Avion de chasse navajo, F16s, P51, de belles scènes de combat aérien, méchants corrects, Intelligences Artificielles, voici les ingrédients pour la recette de ce 59e Buck Danny.
Après "Le Pacte" très réussi qui avait insufflé un vent de fraicheur, Formosa et Zumbiehl continuent sur cette lancée. J'ai même trouvé que ça lorgnait un peu du côté de Largo Winch (enfin ça, c'est un ressenti personnel). En tous cas, la série rajeunit :D
Deux points négatifs totalement personnels :
-Ces F22 sont hideux, remettez nous des F18 svp.
- Où es-tu Lady X ? J'aurais adoré savoir ce qu'il advient d'elle à la suite du Pacte.
Mais bon, je vais prendre mon mal en patience en attendant le 60e épisode. Bravo à Zumbiehl et Formosa, qu'ils continuent comme ça !
PS : contrairement à Rognetudju, je n'ai pas du tout trouvé Sonny lourdingue au contraire, plutôt calme et carré même. Il n'en fait pas trop et ça lui réussit plutôt bien (même si évidemment, il reste l'histrion de la bande).
Il est vrai que la couverture n'est pas alléchante mais, heureusement, le contenu est bien meilleur que l'emballage et c'est le plus important.
L'album se lit d'un trait, l'histoire est prenante, on découvre de nouvelles agences gouvernementales américaines ( si si, c'est possible), plus de comique lourdingue avec Sony, une beauté Navajo belle comme un avion, les paysages splendides de l'Ouest américain, vivement le second tome !
Je continue d'affirmer que les couvertures des derniers "Buck Danny" sont souvent ratées. Avec ce dernier opus, je n'ai pas changé d'avis ! C'est d'ailleurs le seul reproche que je puisse faire à cet album, car j'ai vraiment aimé le scénario.On ne s'ennuie guère au fil de la lecture. L'histoire est assez originale, avec cet affrontement entre les pilotes de l'US air force et l'intelligence artificielle, et le dessin n'est pas en reste . Je regrette juste que Zumbiehl insiste un peu trop sur Tumber et le devenir du métier de pilote face aux nouvelles technologies . Les scènes de combats aériens sont nombreuses et bien dessinées.
Il faut souligner que le scénariste a eu la bonne idée ne pas introduire dans cette aventure, le personnage de Lady X qui était omniprésente dans les derniers albums, lui préférant Sato.
Malgré le nombre d'albums déjà parus, je ne me lasse pas de cette série, qui semble avoir trouvé avec Formosa et Zumbiehl, sa vitesse de croisière.