L
es éditions Vestron, spécialisées dans le comics de licence, a annoncé énormément de sorties ces derniers temps. Parmi elles, il y a cet étonnant Tortues Ninja soul's winter.
Les quatre créatures sont lancées au combat par Splinter contre son ennemi juré Oruku Saki. Ce dernier, devenu extrêmement puissant, blesse mortellement une des tortues. En voulant la sauver, Saki réveille une entité bien dangereuse...
Ce one-shot constitue une vision très personnelle, sombre et gothique de son auteur. Ce tome contient une histoire complète, parue entre 1990 et 1991, dans les épisodes 31, 35 et 36 des Tortues Ninja. L'ambiance est très éloignée des séries animées, qui ont aseptisé l'univers cynique et violent du comic originel. Michael Zulli revient donc vers les origines. C'est lui qui dessine, encre et scénarise (avec l'aide ici de Stephen Murphy).
Ce dessinateur possède un style vraiment particulier dans ce registre de bande dessinée. Les personnages sont moins humanisés et ressemblent davantage à des animaux. Cela concerne autant leur apparence que leur niveau intellectuel. Graphiquement, cet album mérite le coup d’œil.
De plus, les choix de l'histoire sont tout aussi originaux que le dessin. En effet, les héros ne sont pas nos sympathiques amphibiens, mais leur mentor et sa Némésis. Splinter et Shredder se livrent un combat mortel, mais clui-ci vire à un duel psychique utilisant la magie. Le vilain est beaucoup moins grotesque que d'habitude. Il est posé, puissant, réfléchi et parfois philosophe. Ce choix est audacieux et payant. Il colle merveilleusement à l'ambiance onirique présente dans cette aventure. Le lecteur tombe dans un univers sombre et pesant, où le merveilleux l'emporte sur le combat. De quoi dérouter, mais aussi séduire.
Le tome comprend également trois histoires courtes réalisées par Zulli, avec l'aide de Murphy pour deux d'entre elles. Elles n’apportent rien à l'intrigue de l'histoire, et se terminent en queue de poisson.
Un récit à la croisée du conte gothique et du fantastique qui a de quoi perturber les plus jeunes, mais qui plaira aux fans hardcore. Une vision singulière de cette licence qui est plaisante à découvrir, car éloignée de la trame scénaristique consensuelle de la saga et servie par de magnifiques dessins.
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