À Londres au XIXème siècle, un détective consultant installé à Baker Street prête ses services à la police locale dans la résolution d’affaires délicates et complexes. L’individu est doté d’une rare capacité de déduction et s’amuse à résoudre les énigmes. Cette fois, l’inspecteur Lestrade a besoin d’aide pour élucider un meurtre particulièrement sensible commis dans l’East End. Il en relève de l’intérêt national. L’homme avec qui il partage depuis peu son logement, un vétéran de la guerre anglo-afghane, décide de le suivre dans cette enquête et d’en raconter les péripéties.
Logiquement, cette introduction devrait réveiller un sentiment de « déjà-lu ». L’écho à l’univers créé par Sir Arthur Conan Doyle est en effet parfaitement assumé. Parue sous la forme d’une nouvelle signée par Neil Gaiman (auteur, en bande dessinée, du scénario de Sandman) en 2004, cette histoire est même une forme de réécriture de l’épisode Une étude en rouge (1887) des enquêtes du plus célèbre détective. L’appartement sis Baker Street et sa logeuse, le compagnon boiteux marqué dans son esprit et dans sa chair par la guerre, les rues brumeuses des quartiers londoniens : les principaux stéréotypes sherlockholmesques sont réunis. Ils sont toutefois enrichis d’une toute autre dimension car les great old ones issus du mythe d’Howard Philips Lovecraft s’y mêlent. Le résultat est à mi-chemin entre polar et fantastique et le lecteur est habilement promené de l’un à l’autre par les multiples références aux deux œuvres majeures sur lesquelles est adossé le récit.
Pour cette adaptation ce sont Rafael Albuquerque (American Vampire, Batman), Rafael Scavone (qui partage avec le premier nommé l'adaptation scénaristique) et Dave Stewart (pour les couleurs) qui ont tenté de relever le défi. Le résultat ne déçoit pas. Le dessin est généreux en détails (et en indices !) mais sans fioritures. Réaliste et percutant, il sert parfaitement le rythme judicieusement dosé jusqu’à la révélation finale.
Subtil mélange de Sherlock Holmes et de Chtulhu, Une étude en émeraude est un récit court délicieux, truffé de clins d’œil et d’hommages, qui marque une entrée en matière intéressante pour Black River, dernière-née des maisons d’édition dédiées aux comics.
On retrouve le célèbre Neil Gaiman qui va mélanger Arthur Conan Doyle et son célèbre détective Sherlock Holmes dans un monde à la H.P Lovecraft où le Chtulhu cohabite. Cela donne un résultat assez original et parfois surprenant. On reste dans le domaine de l'étrange, dans la même veine que son fameux Sandman.
Le récit est plutôt bien amené à travers cette enquête policière suite à l'assassinat d'un membre de la famille royale. L'immersion est totale via des personnages connus comme Sherlock Holmes et son ami le Docteur Watson. A noter une surprise de taille en milieu d'album. La reine Victoria ne sera pas comme vous vous l'imaginez !
Le reproche que je ferai est que c'est assez court alors qu'il aurait fallu sans doute un peu plus développé. On dirait qu'il s'agit d'une simple nouvelle qui a fait l'objet d'une publication pour surfer sur la vague du succès de l'adaptation télévisée de Sandman et de la notoriété de Neil Gaiman.
J'ai beaucoup aimé l’élégance de ce graphisme qui sert bien l'histoire. L'utilisation de la colorisation est réalisée à bon escient. Que dire également d'un découpage impeccable ! Sur la forme, il n'y a rien à redire.
Certes, ce comics est divertissant et bien rythmé. Cependant, il me laisse sur un petit sentiment de frustration.