A
près un siècle de guerre sans merci contre l’Alliance biologique, l’Union robotique menée par l’intraitable Atlas a assis sa domination dans la majeure partie de la galaxie. Forcée de collaborer avec les cyborgs, la princesse Saphir est devenue l’un des guerriers humains servant le Chevalier bleu dans la lutte contre les rebelles. Un choix cornélien et les réalités du système ostracisant mis en place par les robots l’amènent à s’engager dans la résistance. Cinq ans plus tard, l’ex-héritière de Silverland, devenue capitaine du White Horse s’appuie sur une petite troupe de vivants pour sauver leurs semblables en détresse. Lors d’un raid, la fine équipe fait la connaissance de Fire, une fille étrange, et trouve refuge dans une planque où d’autres héros ne tardent pas à les rejoindre.
Vous rêviez d’un rassemblement des grandes figures créées par Osamu Tezuka ? Kenny Ruiz l’a fait ! Et de manière plus qu’honorable. Dans Team Phoenix, série publiée par Vega-Dupuis, il imagine un space opera virevoltant qui fait apparaitre tour à tour Saphir, Léo, Sharaku (L’enfant aux trois yeux), le docteur Black Jack ou encore Hyakkimaru (de Dororo). Le connaisseur repérera même le récurrent Moustache, tout aussi reconnaissable que ses compagnons, plutôt bien croqués. L’une des forces de ce titre réside d’ailleurs dans ce dépoussiérage de la galerie qui perd en naïveté ce qu’elle gagne en vivacité, tout en s’accordant aux codes graphiques actuels. En effet, le dessin est expressif, le découpage dynamique et les cadrages plongent au cœur de l’action.
Les péripéties ne manquent pas dans ce tome d’ouverture qui pose les fondations d’un monde en conflit, sous domination des robots. Le rythme va bon train et les pauses sont rares. La tension permanente n’empêche pourtant pas de cerner les enjeux et d’apprécier la tournure que prennent les événements. D’abord focalisé sur Saphir, le récit s’ouvre progressivement et multiplie les intervenants, tout en jouant avec les nerfs du lecteur. Il est cependant dommage que certaines transitions paraissent trop rapides, en ne laissant guère le temps de digérer les informations, avant de faire basculer les protagonistes vers de nouvelles tribulations.
Globalement bien conçu en dépit de légers bémols, ce premier tome de Team Phoenix donne très envie d’en connaître la suite. Autant dire que cette reprise de héros de papier commence de manière convaincante, tant pour un amateur des écrits de Tezuka que pour un néophyte.
Poster un avis sur cet album