D
ans la tradition des Carnets de voyage publiés par Casterman, une sélection de dessins de Christophe Blain réalisés en Lettonie. Deux courtes escapades, l’une sous la neige de l’hiver, l’autre dans la verdure de la fin du printemps.
Retrouver un auteur qu’on apprécie pour un exercice « hors série », c’est toujours un moment particulier, souvent porteur de promesses. Le Carnet est aussi synonyme de liberté d’expression au sens le plus passionnant du terme. Avec Carnet de Lettonie, il faut avouer qu’on est rapidement perturbé par la confusion entre ce qui relève de la figure libre et de l’exercice imposé. Au « recueil contemplatif » constitué de dessins, il a fallu ajouter de courts textes et quelques saynètes comme si l’on avait craint un manque de vie à la seule vision de ces paysages et de ces portraits. Ces commentaires, sincères sans être finalement indispensables, peinent à ne pas être superficiels et créent un sentiment de frustration : oui on aurait aimé savoir ce qui a vraiment changé depuis l’indépendance, oui on voudrait avoir de vrais témoignages sur la cohabitation entre lettons et russes, oui on voudrait en voir et en savoir plus sur les jeunes filles et plus généralement sur cette société. Autant de questions soulevées par de petites réflexions qui fusent et s’évaporent pour demeurer sans suite.
Restent les dessins qui évoquent tour à tour l’austérité d’un modèle architectural et industriel (et forcément politique), dont les séquelles pourraient appartenir au passé dans une époque proche, et la beauté d’une nature préservée, tantôt blanche tantôt verdoyante.
En somme, ce que l’auteur proposait à l’origine.
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