L
es éditions Cornélius offrent aux fans de Shigeru Mizuki, la suite et la fin du diptyque qui voit son héros emblématique, Kitaro, voyager dans le monde.
Dans ce second opus, le jeune Yokai et ses amis ont fort à faire suite à une violente altercation avec la Gorgone en Grèce. La bande se rend en Roumanie, puis à Rome, toujours aux prises avec le clan de Dracula. Par la suite, les héros se retrouvent en France pour deux chapitres. Malheureusement, leurs envies touristiques sont supplantées par la nécessité de venir en aide à la police locale. Enfin, Kitaro est sommé de rentrer au Japon de toute urgence, car son départ a laissé le champ libre à des créatures malfaisantes. Toutefois, le chemin vers l'archipel ne sera pas direct et il devra affronter Seth en Égypte, ainsi qu'un dieu africain à qui Ratichon a volé un chant sacré.
Ce volume comporte davantage de péripéties que le précédent, le rythme y est plus soutenu. Là encore, Mizuki s'amuse à faire se rencontrer les créatures des folklores méditerranéens, européens et japonais, dans des scenarii parfois loufoques ou, à l'occasion, plus sérieux. C'est l'un des points forts de ce titre : le mélange. Le mangaka, qui se voyait comme un garant des Yokai, respecte énormément et aime ces créatures, mais aussi celles venant d'autres sphères culturelles. De ce fait, il a su créer un périple durant lequel ses personnages principaux en croisent et en affrontent d'autres. Le passage en Égypte est l'un des plus intéressants. Dans ce chapitre, l'auteur revient sur le mythe d'Osiris, tout en créant un coup d’État mené par le dieu Seth. Papa œil et Kitaro sont alors aidés par la femme du dieu pour éviter un cataclysme.
Le côté facétieux et un goût pour l'humour scatologique du maître sont présents, ce qui fera plaisir à ses nombreux fans. Ce qui ne l'empêche pas de glisser quelques piques acerbes sur la société des hommes, particulièrement sur la classe politique.
Graphiquement, le style de l'auteur est inimitable. Il marque de sa patte les monstres non japonais, leur donnant un look mignon ou grotesque, ce qui renforce bon nombre de situations comiques.
Cette suite et fin des Voyages de Kitaro est plaisante à lire. Les lecteurs francophones qui ne connaissent pas encore le travail de cet immense dessinateur peuvent entrer dans cet univers via les deux mangas constituant cette mini-série, pour mieux découvrir l’œuvre ensuite principale.
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