L
oëfen, la seconde lune a disparu du ciel de Goëm, tout comme la mer qui, après une dernière marée basse, n’est jamais revenue… Désormais, la baie de Sprague est en proie à une sécheresse qui risque d’avoir raison de ses habitants… à moins qu’une dernière expédition puisse décider la mer à remonter !
Dans certaines circonstances, l’expérience permet de pallier un manque d’inspiration. Surfant sur les habitudes acquises au fil des quarante dernières années et sur les vieilles recettes éprouvées, il est toujours possible, aux plus talentueux, de faire illusion ne serait-ce que le temps d’un album. Pour l'occasion, Rodolphe gratifie son lectorat du service minimum avec une histoire trop elliptique, sans réelle cohérence et pétrie de lieux communs. Dès lors, le principal intérêt du scénario réside dans la manière dont il arrive à s'extraire des longueurs ou impasses dans lesquelles il se fourvoie ! Mais à quelque chose malheur est bon, en l’occurrence Sprague permet d’apprécier la prenante prestation graphique, aux connotations délicieusement surannées, d’Olivier Roman tout comme de goûter au travail sur les couleurs de Denis Bechu.
Sans réelle surprise, si Sprague surnage, c'est grâce à sa dimension graphique qui justifie cependant à elle seule d’oser l’achat.
Rodolphe revient mais sans Léo pour un 'one-shot' de Science-Fiction en compagnie d'Olivier Roman et Denis Béchu.
L'histoire se déroule sur une planète où la mer s'est retirée pour laisser place à un désert, mettant en péril les habitants de la Baie de Sprague (d'où le titre de cet album). Deux frères, Niels et Vivian, décident de traverser le désert afin de sauver leur village.
C'est à partir de ce pitch classique que débute l'album et je dois d'emblée dire que c'est beau. C'est très beau ! Il y a un charme 'vintage' qui se dégage à chaque page, en effet les habitants de cette planète et l'ambiance globale s'inscrivent dans un univers proche d'un jeu comme 'Célestia' avec un côté très 'steampunk' sans le côté technologique charbon/acier.
L'aspect graphique général et les couleurs de Béchu apportent un cachet 'ancien' voire suranné, c'est délicieusement agréable à l'œil.
Concernant l'histoire, c'est assez dommage sur plusieurs points. Nous suivons ce récit sans forcément de grande surprise ou retournement bien amené, c'est du classique vu et revu, seule la fin apporte un élément qui déjoue les attentes. Et puis quel dommage de se limiter à un 'one-shot', l'univers est tellement prometteur et riche que lancer une nouvelle série ne serait pas un problème.
Malgré ces quelques défauts, je salue le travail et la qualité visuelle.
Je dois bien avouer après lecture que ce titre m'a assez agréablement surpris. C'est assez original comme récit de science-fiction. Cela se passe sur une planète lointaine où vit un peuple humanoïdes peu avancé technologiquement.
Le graphisme d'Olivier Roman est pourtant assez épuré mais il épouse à merveille une typologie des lieux assez extraordinaire. Je suis bluffé par le dessin ainsi que par cette colorisation qui donne une tonalité particulière. Bref, cela ne manque pas de charme !
On est tout de suite dans cet univers assez étrange où une des deux lunes a disparu en même temps que la mer. Deux jeunes frères partent à l’aventure afin d'élucider le mystère de la disparition de la mer qui fait vivre la population locale.
A la fin de ce récit assez bien mené, on se dit que c'est dommage que cela ne soit qu'un one-shot et non le début d'une série qui aurait dû être assez passionnante à découvrir tant il y a des éléments qui restent d'ailleurs sans réponse. C'est comme si on avait une ébauche et qu'on ne poursuit pas plus en avant.
Sur le fond comme sur la forme (grand écrin), cette BD recueille de grande qualités. Une note à 4 étoiles me paraît tout à fait justifiée.
Pas trop d'accord avec la chronique BDGest.
Le scénario est au contraire d'une grande cohérence, sans surprise certes, mais un fil conducteur qui nous emmène vers une conclusion pleine de poésie, où réside peut-être le seul effet de surprise de l'album.
Un scénario qui fait parfois penser à Ballard, et aux mers de sable de Vermillion sands, et l'ensemble, avec le dessin délicat de Roman et les couleurs pastels de Béchu, fait également penser, et ce n'est pas le moindre des compliments, aux Cités obscures de Peeters et Schuitten.
Un bel album.