Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Céleste (Cruchaudet) 1. Bien sûr, Monsieur Proust

09/06/2022 6398 visiteurs 8.0/10 (1 note)

P aris, 1956. Une vieille dame regarde par sa fenêtre la cohorte d'immeubles qui lui fait face, les épaules voutées par l'ennui et l'esprit vaguement distrait par la logorrhée de son mari. Soudain, elle redresse la tête, ses yeux pétillent : un couple bien apprêté entre dans le salon. Ces antiquaires furètent dans l'intention d'enrichir leur collection d'objets ayant appartenu à d'éminents personnages. Céleste revit alors, à l'aise dans ce rôle de conteuse : oui Madame, oui Monsieur, elle a connu le grand Marcel Proust ! C'était en 1913, elle allait sur ses vingt-et-un ans quand…

«Cette histoire est librement inspirée de la vie de Céleste Albaret, gouvernante et secrétaire occasionnelle de Marcel Proust». Ce préambule présente ainsi l'ouvrage. Un peu godiche, naïve et maladroite, l'héroïne apprend et prend de l'assurance au contact de l'écrivain célèbre qui lui confie d'abord une charge de coursière, puis de domestique privilégiée. Elle acquiert progressivement une place de plus en plus prégnante. Les talents de Chloé Cruchaudet ne sont plus à démontrer. Elle possède une aptitude indiscutable à dépeindre des destins fictifs ou réels (Ida, Groenland Manhattan, Mauvais genre, La croisade des innocents) car elle leur apporte une profondeur et une sensibilité indéniables. Entre les dialogues savoureux, les phrases de À la recherche du temps perdu s'invitent en ribambelle, poétisant les images. Quelques superbes passages oniriques, un brin d'humour, la richesse du récit est ainsi prouvée. C'est surtout la personnalité du dandy qui se dévoile par bribes, par scénettes intimistes ou truculentes ; pour ce qui est de ses rapports aux autres, il en est peu question finalement car le scénario est centré sur ce duo improbable certes, pourtant chacun s'accommode bien des particularités de l'un et de l'autre jusqu'à… La santé fragile de l'écrivain français, son côté fantasque, ses manières précieuses… Sachez qu'il peut se montrer blessant et condescendant aussi ; c'est une célébrité avec ses caprices et son orgueil tout de même ! Pauvre Céleste et son gentil cœur, de son petit nuage elle tombera durement sur le pavé parfois…

Non seulement l'auteure écrit mais, en plus, elle dessine : un trait caricatural, léger, presque désinvolte tant il parait apposé avec aisance, qui démontre simplement le talent de l'artiste à saisir l'expression avec juste quelques courbes et deux ou trois lignes lignes. Les décors ne sont pas en reste avec ces vues du Paris de l'époque, les voitures à chevaux, les costumes et les coiffures typiques. Un certain nombre de planches muettes se découvrent ; nul besoin de mots pour insister quand le graphisme le suggère si subtilement. Le travail sur les perspectives et les cadrages enchantent l'œil et évincent la monotonie. Il n'y a pas de cadre, que des délimitations nuageuses par le fondu de l'aquarelle aux tons profonds ; ça respire.

Céleste Bien sûr, monsieur Proust : une première partie magnifique, élégante, emplie de fraicheur et d'inventivité graphique.

Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Céleste (Cruchaudet)
1. Bien sûr, Monsieur Proust

  • Currently 4.31/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.3/5 (13 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    MTrudov Le 11/10/2024 à 09:54:26

    Il est intéressant que, dès sa première scène d'introduction, la jeune Célestine soit en train d'écrire, ce qui établit immédiatement son lien avec un autre grand écrivain. Elle ne le fait pas souvent par album, deux si je dois être précis, mais à chaque fois, il s'agit d'une lettre, d'une conversation, d'une interaction avec l'autre.

    Les écritures de Marcel Proust occupent plus d'espace et sont toujours liés aux fantasmes et contemplations.

    Le noir de l'encre est préservé dans le noir du dessin, qui contraste fortement avec les aquarelles, mettant en valeur les gestes et les expressions de Marcel Proust.

    janharmony Le 10/07/2022 à 19:06:58

    Chloé Cruchaudet enrichit tranquillement son œuvre avec chaque nouvelle bande dessinée. Qu'il s'agisse d'un récit d'aventures, d'un morceau d'histoire, de l'illustration d'histoires érotiques, ..., elle est capable de tout faire. Les dialogues fonctionnent, les dessins parlent, ...
    Un nouveau livre d'elle est donc quelque chose que l'on attend avec impatience et que l'on apprécie.