L
es éditions Glénat avaient annoncé l'acquisition des droits de cette série sur Twitch en juillet dernier : voilà enfin le premier tome de Sakamoto Days, le dernier gros hit du magazine culte Shonen Jump. Les tomes 1 et 2 sont publiés simultanément par l'éditeur français à renfort de teasing sur les réseaux sociaux et de publicité.
Qui pourrait soupçonner Taro Sakamoto, ce gentil père de famille grassouillet et gérant de Konbini, d'être un assassin légendaire ? Son quotidien des plus tranquilles et routiniers va se retrouver bousculé lorsque, pour respecter le sort réservé à ceux qui abandonné la fonction, ses anciens collègues cherchent à le tuer...
Le manga s'étant fait une place confortable sur le marché du livre en termes de ventes, Glénat, comme d'autres confrères, entend bien nourrir la vague pour surfer sur la tendance en proposant au public francophone les derniers succès des magazines de prépublications nippons tout en ne négligeant pas les rééditions. Malheureusement, Sakamoto Days ne se démarque pas de la recette - éprouvée mais un brin éculée - du shonen pur sucre inventée par Jump comme le rappelait son ancien rédacteur-chef Hiroki Goto dans son livre Jump l'âge d'or du manga. De ce fait, il est aisé de deviner comment vont se dérouler les chapitres composant ce premier tome. Le postulat de départ est pourtant intéressant en mettant en scène un ancien tueur aussi redoutable que redouté qui prend sa retraite après avoir rencontré le grand amour. Hélas, d'autres titres, à l'instar de l'excellent La voie du tablier, ou encore City Hunter avec le personnage d'Umi-Bozu (Mammouth dans la version animée française) sont déjà passés par là et exploité une thématique similaire. Rien de vraiment neuf sous le soleil levant. Taro Sakamoto prend soin d'élargir ses sidekicks , mais ces derniers este convenus pour ne pas dire assez caricaturaux. L'histoire de fond se résume pour le moment à un contrat mis sur la tête de l'ex-assassin.
C'est vraiment dommage car côté graphique, le titre se classe dans la portion haute de ce qui se fait le plus souvent dans le shonen manga commercial. Yuto Suzuki maitrise les scènes d'action, qui sont ultra dynamiques, rythmées et improbables, tandis que les scènes comiques fonctionnent. De plus, il y a un bel effort sur les décors urbains et les détails, ce qui tranche là encore par rapport à bon nombre de titres dans ce registre.
Un manga assez classique dans son approche mais joliment dessiné, qui fera le bonheur des ados gourmands d'actions et de gags. Les autres peuvent passer leur chemin.
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