L
e nom mystérieux et ensorcelant de cette série suffit à lui seul à nous replonger d’emblée dans une douce ambiance « fantasy », tout à fait d’actualité à l’approche d’Halloween. On peut en rappeler le principe : le conteur « elficologue » Pierre Dubois revisite autour d’un thème les légendes traditionnelles de différentes contrées et demande à un dessinateur différent à chaque fois de les mettre en images. Après Le Crépuscule et La Forêt, c’est au tour des Tavernes cette fois.
La Grimoire du Petit peuple n’est pas la seule compilation de contes illustrés mais il se distingue par un style très hétérogène, n’hésitant pas à réunir dans un même album des dessinateurs aux univers des plus variés, voire opposés. Cela se vérifie encore une fois dans ce troisième volet, où l’on peut voir aussi bien des couleurs criardes que des ambiances de lande écossaise, et même reconnaître un soupçon de manga dans la dernière histoire illustrée par Lapeyre. Exercice étrange qui perturbe finalement cette ambiance feutrée et propice aux légendes qu’on imagine se raconter dans la pénombre au coin du feu… C’est d’autant plus dommage que le seul point commun réel des albums et des histoires, les superbes couvertures de Civiello et les introductions de Le Roux, sont bel et bien dans cet esprit.
Avec quatre histoires seulement, donc un peu plus longues, on revient au format du premier tome, mais on reste encore sur sa faim par moments, surtout lorsque l’ambiance mystèrieuse peine à s’installer et qu’elle se dissipe à peine la page tournée. Dans l’ensemble finalement, ce troisième tome est le moins passionnant de la série, mais il trouvera aisément sa place dans la bibliothèque d’un amateur du genre, notamment pour les légendes illustrées par Anthony Jean et Peter Madsen.
Si les deux premiers albums sont recommandables, celui-ci contient des histoires beaucoup moins intéressantes! Et pourtant, il n'y a que quatre histoires au lieu de cinq, donc elles sont un peu plus longues. Ce qui aurait pu être bien si les histoires avaient été meilleures.
- Les Foletti (Peter Madsen) - 0/5
Des lutins invisibles mangent la bouffe des convives lors d'un mariage. Sans réel intérêt.
- Cluricaune (Anthony Jean) - 1/5
Un homme fait un pacte avec un farfadet afin d'obtenir le succès. Mais les décisions que prend notre personnage ne sont pas vraiment crédibles.
- Rousalka (Alexis Nesme) - 2/5
La meilleure histoire de l'album. Des ondes sont attirées par des hommes humains, et l'une d'elles s'éprend du mauvais homme. Malheureusement, la progression du récit laisse un peu à désirer.
- Le Love Talker (Guillaume Lapeyre) - 1/5
Un charmeur se fait inviter dans une auberge et ensorcelle une jeune femme. Ses parents devront user de ruse pour réussir à l'en faire sortir. Bof. D'ailleurs, le terme "love talker", qui est le titre du récit mais aussi le terme utilisé pour décrire le jeune homme est kitsch à mort et me fait grincer des dents tellement je trouve ça mauvais.
Grosse déception après les deux premiers tomes.