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u’ont en commun les renards, les moustiques et les souris? Ce sont tous des mal aimés. Ils mangent les poules, piquent les épidermes sensibles et pillent les garde-mangers. Ces boucs émissaires sont utiles : ils permettent à l’homme de ne pas admettre qu’il est trop souvent l’artisan de ses malheurs. Gilles Macagno se porte à la défense de ces bêtes n’ayant pas la cote.
Dans Mauvaise réputation, plaidoyer pour les animaux mal aimés, l’auteur met en scène le professeur Noyau, un archétype du savant farfelu. Ce dernier déconstruit les idées reçues et tempère les exagérations. Le scénariste est visiblement bien renseigné et ses explications apparaissent convaincantes. Il n’hésite d’ailleurs pas à présenter statistiques et graphiques pour étayer son propos. Il en ressort que le problème est avant tout l’être humain, lequel s’accorde le droit de chasser, empoisonner, écraser, éliminer, envahir les habitats et perturber le climat.
Bien que le sujet demeure sérieux, le bédéiste, certainement un amateur de Marion Montaigne (Tu mourras moins bête, Dans la combi de Thomas Pesquet), infuse beaucoup d’humour dans son discours. Il tend le micro aux animaux qui donnent leur point de vue sur la question et justifient leurs comportements. Le premier chapitre, monté comme un procès opposant loup et bergers est particulièrement réussi.
Le dessin caricatural se montre très efficace. Les mammifères, oiseaux et insectes se révèlent d’excellents comédiens. Ils sont attachants et leurs regards tristes ne manquent pas d’attirer la sympathie du lecteur.
Un bel exercice de vulgarisation scientifique, à mettre entre les petites et grandes pattes.
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