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M onsieur le chien et Julien Hervieux, alias le bien nommé Odieux Connard, reviennent sans fanfare ni trompette, mais avec un tome deux du Petit théâtre des opérations.

Le principe reste le même : présenter des personnalités oubliées par l'historiographie des conflits mondiaux, sur un ton décalé parfaitement assumé dès le titre du chapitre. Ainsi, ce volume commence par Stonne et Ardennes narrant la bataille de Stonne entre le 15 et 25 mai 1940, durant laquelle le pilote Pierre Billotte s'illustre. Ensuite, les lecteurs découvrent l'aviateur Douglas Bader qui tourna les Allemand en ridicule malgré le fait de ne plus avoir de jambes, puis celle de Simo Hayha, un petit gars que les Russes n'auraient jamais dû énerver en piétinant ses navets ( si si !). La lecture se poursuit par la rocambolesque et hallucinante poursuite des cavaliers de l’Orient sur le front de l'Est pendant la Grande Guerre, puis avec Mata Hari présentée loin des clichés habituels, ce qui la rend réaliste et godiche au passage. Le chapitre qui suit, intitulé sobrement Jules de la Tourelle fait découvrir le rôle incroyable de Jules Beaulieux qui a réussi à ralentir l'avancée des troupes allemandes seul avec sa tourelle. Enfin, le tome se termine avec le bourrin australien Jacka et le boxeur Eugène Bullard.

Tout ces récits permettent d'entrer dans la Première et Secondes Guerres mondiale par le prisme de l'individu, n'en déplaise aux fans de batailles et aux amateurs de la microstoria, de manière humoristique et parfois caustique. Le découpage de l'album rend la lecture très agréable. Chaque histoire est accompagnée d'une planche de texte illustrée rqui evient sur le personnage pour donner des informations complémentaires avec une ambiance éloignée du documentaire classique. De plus, les auteurs s'incarnent dans l'album pour livrer d'autres anecdotes savoureuses comme " D'où vient l'expression café liégeois ?" ou encore "Saviez-vous que l'armée américaine a déjà recruté des pigeons ?". Au total, ce sont huit questions pour lesquelles Monsieur le Chien subira les foudres de son scénariste à la jubilation des lecteurs.

Le dessin sympathique, mis en couleur par Olivier Trocklé, trouve légitimement sa place dans la grande galerie de la famille de Fluide Glacial. Il arrive que les adaptations de chaîne YouTube en bande dessinée ne soient qu' un argument marketing et donnent lieu à une transposition ratée, En ce qui concerne le Petit théâtre des opérations, c'est une réussite. Le style graphique choisi pour l'émission est différent et l'adaptation devient donc une création à découvrir pour elle-même. Belle performance !

Cet album est un petit bijou d’humour et de connaissance à mettre entre toutes les mains et plus particulièrement entre celles des amateurs d'Histoire !

Par J. Vergeraud
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Le petit théâtre des opérations
2. Tome 2

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Note: 4.7/5 (9 votes)

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L'avis des visiteurs

    Saigneurdeguerre Le 14/05/2022 à 00:14:23

    Village de Stonne. 16 mai 1940.
    Les Allemands adorent la France, c’est bien connu. Comme ils redoutent les routes françaises mal entretenues par les cantonniers, pensent-ils, ils préfèrent se déplacer avec des engins à chenilles, ce qui abîme quelque peu le revêtement de la chaussée de Stonne, village fleuri, et énerve passablement Pierre Billotte qui décide d’aller corriger ces touristes si peu respectueux. Il monte sur sa monture, un petit char B1 Bis de 31,5 tonnes… Et dégomme une colonne de chars allemands de 13 véhicules (comme quoi, 13 ça peut porter malheur) et tant qu’à faire, 2 canons antichars ! Son char, l’Eure, a reçu 140 obus, pas un n’a percé…
    Les problèmes des touristes allemands ne s’arrêtent pas là…

    Années 1930. Royaume-Uni.
    Douglas Bader est un sacré pilote un peu casse-cou. Il se crashe. Résultats : deux jambes amputées !
    1939.
    L’Angleterre a besoin de tous ses pilotes. Tous… Heu… M’enfin, Badder n’a pas de jambes… Démonstration à bord d’un avion ! Hop ! Hop ! Recrash ! Dans l’affaire, il a perdu ses deux jambes, mais il n’a pas fallu l’amputer ! Qu’à cela ne tienne ! Un avion ! Vite ! Et il abat plusieurs avions allemands…

    30 novembre 1939.
    L’URSS envahit la Finlande (non, ce n’est pas Poutine qui l’a décidé, il n’était pas encore né).
    Les Russes écrasent les navets d’un petit fermier de 1,52m, Simo Häyhä. Et Simo, il n’aime pas qu’on vienne piétiner sa terre ! Simo est très fâché ! Il prend son fusil et commence à tirer les Soviétiques comme à la foire. Il est revêtu de blanc pour se fondre avec la neige, se tient parfaitement immobile et met de la neige en bouche pour ne pas dégager de buée. Il va abattre 505 ennemis au fusil et près de 200 à la mitraillette. La morale : faut pas piétiner les navets d’un petit fermier finlandais d’1,52m !

    20 septembre 1918.
    Comme tout le monde le sait, déjà en 1914, la cavalerie, c’était une arme dépassée, complètement obsolète… Heu… Avez-vous entendu parler du général Jouinot-Gambetta et de ses 3000 spahis et chasseurs d’Afrique ? Uskub, vous connaissez ? C’est en Bulgarie… C’est là qu’ils vont faire prisonniers 50.000 Bulgares… Et ce n’est pas tout…

    1905.
    La danseuse « orientale » Mata Hari fait rêver le tout-Paris et pas que ! Elle gagne des fortunes, dépense beaucoup, et… se retrouve sans le sou lorsque la guerre arrive car elle a oublié un petit détail : avec le temps, elle a vieilli et ses charmes sont moins aguichants. Les services secrets allemands se disent qu’elle ferait une excellente recrue, vu qu’elle connaît bien du monde en France…

    Nuit du 15 au 16 mai 1940, à proximité de l’Escaut.
    Jules Beaulieux reçoit un appel. Il est seul dans sa tourelle plantée dans le sol. Il doit arrêter les Allemands ! Avec sa mitrailleuse, il tient les Allemands en échec ! Tout seul ! Comme un grand ! Les Allemands font venir un canon automoteur qui ne détruit pas la tourelle mais la bloque…

    19 mai 1915. Gallipoli (actuelle Turquie).
    Ils ne sont plus que trois Australiens dans leur tranchée. Deux sont blessés. Le troisième s’appelle Albert Jacka. Se rendre ? M’enfin ! Vous êtes fou ! Et si Albert allait rendre une petite visite aux Turcs ? Quand les renforts arrivent, Albert a déjà pris la tranchée turque et mis ses hommes hors de combat !
    7 août 1916. Pozières (France).
    Les Allemands prennent la tranchée australienne. Albert dort dans un abri. Les Allemands balancent une grenade. Sur les trois occupants, deux sont tués ; le troisième est très en colère. Il s’appelle Albert. Albert Jacka ! Il flanque une pâtée aux Allemands, récupère quelques soldats australiens et reprend la tranchée. Petit détail : dans l’affaire, Albert a pris 7 balles dont deux dans la tête ! Techniquement, il devrait être mort…

    1912.
    Eugène Bullard est noir. Aux USA, ça compte ! Il est obligé de fuir en 1912 et embarque sur un bateau qui le débarque en Ecosse. Il aurait préféré la France, mais il y a des situations où le choix est très limité. Pour gagner sa vie, il sert de cible humaine à un lanceur de couteaux dans des spectacles, puis devient boxeur professionnel et s’installe en France.
    Pas de bol, la guerre éclate. Eugène s’engage dans la légion étrangère et y combat durant deux ans. Puis, pas de chance, il est blessé deux fois et déclaré inapte à l’infanterie. La guerre est finie pour lui ! Oh ! Oh ! Oh ! Pas si vite ! L’infanterie c’est fini, alors il devient pilote dans le corps de volontaires américains de l’escadrille Lafayette…

    Critique :

    Une fois encore, Julien Herveux nous narre des péripéties guerrières d’individus hors du commun et, pour aussi invraisemblables qu’elles puissent paraître, ces histoires n’en sont pas moins véridiques. Plusieurs de ces hommes ont été complètement oubliés par leur pays, parfois volontairement.
    Les dessins de Monsieur Le Chien sont toujours aussi bien adaptés à l’humour dérisoire et noir de cette série.