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vec Saint-Exupéry – Le dernier vol et autres récits, Casterman propose un recueil rassemblant les dernières bandes dessinées d’Hugo Pratt. Cinq histoires réalisées de 1990 à 1995, année de son décès. Édition sèche, sans chi-chi, inédit ou dossier, le volume reprend, Saint-Exupéry – Le dernier vol, Un pâle soleil printanier et Baldwin 622 (parus précédemment dans Koinsky raconte…), Dans un ciel lointain et l’ultime album publié du vivant du maître, Morgan. Alors à l’apogée de sa célébrité, Pratt avait préféré, au grand désespoir de ses fans, laisser de côté Corto Maltese et se concentrer sur la Deuxième Guerre mondiale qui avait tant marqué sa jeunesse et celle de ses contemporains.
Outre un côté opportuniste - 1994 marquait le cinquantenaire de sa disparition - la présence de Saint-Ex’ dans une œuvre signée Hugo Pratt semble couler de source. Le voyage, l’appel du large, une forme de romantisme, la force de la passion, les deux artistes étaient faits pour se rencontrer un jour, quelque part entre ciel et mer. De plus, le destin tragique de l’auteur de Vol de Nuit et de Terre des hommes permet également à Pratt de mettre en scène un personnage pris dans la tourmente et devant faire face à ses responsabilités. Comme pour les autres récits de l’ouvrage, il s’agit avant tout d’histoires d’hommes, d’amitié et de réactions face à des choix impossibles. Respect des ordres ou respect des sentiments ? La parole donnée vaut-elle le prix de la trahison ou le devoir est-il la seule sortie honorable ? Autant de considérations qui auront nourri la bibliographie de l’un des plus grands raconteurs du Neuvième Art du XXe siècle.
Saint-Exupéry – Le dernier vol et autres récits a le mérite de regrouper des titres tardifs et peut-être moins connus de Pratt. Au-delà de l’intérêt littéraire et de la logique thématique formée par cet assemblage, il est grandement regrettable de constater que l’éditeur n’a pas pensé à y adjoindre une présentation ou une mise en contexte en dehors de deux anciens petits textes signés Umberto Eco et Gregory Alegi. Cette déception bien réelle est évidemment immédiatement oubliée à la seconde où le livre est ouvert et que l’aventure débute.
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