« Frnck c'st drl, fn, bn cnç t prnnt ! »
Oups, pardon, depuis que l’adolescent a appris les voyelles à la tribu, il faudrait plutôt écrire : « Frnck c'est drôle, fun, bien conçu et prenant ! »
ATTENTION : la suite du texte contient des informations ne devant pas être lues sans avoir connaissance des tomes 1 à 4, au risque de se gâcher le plaisir de découvrir une bonne partie de l'histoire.
Après un premier cycle plus que convaincant, dans lequel le trio dévoilait le véritable nœud de leur trame, le second cycle enfonce le clou en exploitant en plein le concept du voyage temporel. Mais loin de compliquer inutilement leur(s) intrigue(s), les auteurs savent relancer constamment l'intérêt : introduction de nouveaux personnages, aussi bien marrants, ridicules qu'inquiétants, de nouvelles pistes ou de mystères, tout en restant cohérents.
Cet Exode n'échappe pas à la règle. Franck (celui de 1976), retrouve sa bien-aimée, pour qui le temps a passé plus vite. Les origines de Kenza sont entièrement explicitées et Isaac Kraus continue de faire des siennes. L'histoire avance clairement et bien d'autres révélations attendent les lecteurs. Au milieu de ces destins qui se croisent, s'entrechoquent, se répondent, Olivier Bocquet prend visiblement un malin plaisir à parsemer son intrigue de références qui parleront aussi aux plus âgés. Difficile, par exemple, de ne pas voir dans les frères Parker, les clones de Steve Jobs et Steve Wozniak.
En plus de proposer une intrigue bien construite et des clins d'œil savoureux, les auteurs mènent leur aventure sur un rythme savamment étudié. Pas une seconde de temps mort ni de séquence inutile ! Les moments d'émotions alternent avec les scènes d'action sans jamais sacrifier à la fluidité. De la même manière, Brice Cossu tient parfaitement son univers. Généreux dans son dessin, il se montre précis, autant sur ses personnages que dans les décors, variés et fouillés. Sa prestation, rehaussée par la judicieuse mise en couleurs de son compère Yoann Guillo, est une nouvelle fois à saluer et contribue à s'attacher à la pléiade de personnages. Enfin, la qualité des textes, notamment des dialogues qui apportent une bonne dose d'humour, est également à noter.
Avec Frnck, les albums se succèdent et le plaisir reste intact. Il aurait même tendance à augmenter... Les auteurs sont prévenus, la suite se doit d'être à la hauteur ! Cela permettra à leur création de continuer d'être, même sans portable ni wifi, une des toutes meilleures séries franco-belges, tous publics, de ces dernières années.
Lire la chronique du tome 1 et découvrir sa preview.
Lire la chronique du tome 5.
Des révélations en veux-tu en voilà qui permettent de plus ou moins tout recouper, avec un final accrocheur, comme d’hab’… S’il y a toujours de l’humour, il y a un peu moins de suspense dans ce tome néanmoins indispensable pour ses explications et réussi pour sa trame, ses boucles temporelles et son petit poil de sentiments avec Gargouille retrouvé.