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ue ce soit en terrasse, en salle ou en bar, le Café du Commerce reste l’institution primordiale pour jauger l’état de la société. Du petit blanc sec de Maurice à l’IPA melon-matcha de Méo-Clarisse, les goûts et le public changent, mais la vérité se trouve toujours au fond des verres. La situation est identique pour ceux qui sirotent un peu à l’écart en essayant de ne pas en perdre une miette. Jean-Marie Gouriot remplissait ses carnets d’anecdotes de comptoir, Robabée consigne ses Brèves de terrasse dans sa tablette avant de les publier sur Instagram©. Plus ça change, moins ça change. Roger, un autre !
Exit les boomers, les X, les Y et les Z, le temps des Millénaux est arrivé. Branchés 24h/24h aux réseaux sociaux, ce sont eux qui mènent le bal et imposent les modes. Pour cette tribu contemporaine, le monde de demain, c’est maintenant et zut à ceux n’arrivent pas à suivre le rythme. Pourtant, à en croire les observations ravageuses de Robabée, les jeunes adultes d'aujourd'hui ne semblent finalement pas si différents de leurs prédécesseurs. L’éternelle équation «trouver son style/son partenaire/son travail» est toujours prépondérante et la peur de ne pas paraître «comme il faut», la crainte majeure. Et le reste ? Les problèmes sociétaux, environnementaux ou politiques ? Oui, évidemment, c’est terrible tant de misère… Oh, regarde à gauche, tu as vu comment iel est attifé.e celui.elle-là ?
Recueil de piques plus ou moins acides ou méchantes, un joli coup de crayon et des couleurs ultra-expressives, Brèves de terrasse révèle la continuité et la persistance des véritables enjeux guidant l’âme humaine. Le résultat se montre à la fois rassurant et effrayant. Allez, un dernier pour la route.
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