S
armoumane ayant pété un câble, Goudalf se demande s'il ne serait pas temps de détruire la bague magique dont Prodon a hérité de son oncle. Problème, Mourdor, ce n’est pas la terre à côté et Gouloum, l’ancien proprio du bijou, traîne dans les environs et voudrait récupérer son trésor. Bon an mal an, rejoint par Samouel, Aragornna et quelques autres, l’expédition se monte. Si ça roule bien sur la Nationale, tout le monde pourrait même être de retour avant dimanche soir.
Ce pitch vous rappelle-t-il quelque chose ?
Pas spécialement fan de fantasy et ayant juste vu la trilogie de Peter Jackson à sa sortie, Mortis Ghost tient plus Le Seigneur des anneaux comme un marqueur culturel global qu’une réelle passion de sa part. Le soleil des mages n’est donc pas un hommage ou une parodie (quoique l’album se montre assez rigolo). L’auteur de Dr. Cataclysm a simplement trouvé intéressant d’utiliser quelques éléments narratifs tirés du roman de Tolkien dans une sorte de quête aux accents contemporains. D’un côté, des héros connus de tous, de l’autre, le monde réel ou presque. Le mélange étonne, amuse et arrive même à faire (un peu) réfléchir.
Dessins tout rond lorgnant quasiment vers le kawaï patatoïde pour les Hobbits, couleurs saveur fraises/menthe à l’eau, décalages et glissements judicieux (la Moria devient une ligne de métro abandonnée, Shadowfax une voiture aux airs de Renault 12, etc.), la transposition est remplie de trouvailles. Des dialogues hilarants bourrés de one liners assassins pimentent une tonalité générale relevée et réjouissante. Résultat, même si le côté pochade un peu gratuite n’est jamais loin, une identité personnelle arrive à percer et, petit à petit, à s’imposer.
Amusante curiosité à la maquette soignée (dos toilé, joli papier), Le soleil des mages actualise une des rares mythologies modernes et la transforme en une fable d’aujourd’hui. Le tout est réalisé avec talent, espièglerie et, il faut le relever, sans aucune trace de cynisme ou de méchanceté.
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