D
ans la petite résidence du 8, Rue Bonaparte, rien ne va plus. Depuis l’arrivée de Ferdinand Brun, un octogénaire taciturne relativement désagréable, les vieilles habitudes et les bonnes mœurs sont chamboulées. Personne ne sait vraiment qui il est, puisqu’il ne parle pas et ne se mêle à aucun locataire. La seule chose avérée : il possède une chienne, Daisy, qu’il promène tous les jours. Madame Suarez la concierge, bien décidée à se débarrasser de cet intrus, va bientôt mettre son plan à exécution pour qu’il quitte à jamais son appartement et que tout le monde retrouve sa quiétude...
Après le gros succès de son premier roman en 2014, il était logique qu'Aurélie Valognes le voit adapté en bande dessinée ; il faut avouer que cela s'y prête bien. C'est Véronique Grisseaux qui s'occupe de la partie scénaristique. Cette comédie rafraichissante met en scène des personnages truculents néanmoins tellement proches de la réalité qu'il pourrait s'agir de votre voisin ou de personnes de votre entourage. L'histoire est découpée en courts chapitres aux titres représentatifs : « Les bras m'en tombent », « La rate au court-bouillon » ou encore « Branle-bas de combat ». Ce procédé permet de découvrir tranquillement leurs secrets, leur passé avec leurs pertes et leurs joies, puis leurs présents ; le lecteur est le spectateur de ces destins attachants, en plus de suivre une trame principale riche en suspense ! Entre relations sociales et affectives, déclaration de guerre et d'amour, c'est un véritable microcosme qui est ici développé avec tendresse et humour.
Christine Davenier, la dessinatrice, possède un style simple et caricatural qui s'apparente à celui de Sempé. Pas de cadre restrictif, mais une succession d'illustrations aux couleurs pimpantes. Ce genre de graphisme se prête parfaitement au contenu.
S'il ne faut pas pousser Mémé dans les orties (surtout si elle est en short), vous pouvez lire et faire lire ce one-shot qui fera passer un agréable moment de lecture ; ça parle des séniors, oui, sur un ton léger et drôle qui donnerait presque envie de vieillir ; presque.
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