L
orsque James a raconté son rêve à ses amis, il ne se doutait pas de la suite des évènements. Unique rescapé de la tuerie qui a suivi, il espère qu'Érica l'aidera à venger les adolescents. De son côté, la chasseuse de monstres fait tout son possible pour éviter que les choses ne dégénèrent encore plus. Elle va devoir s'activer, la loge a envoyé les masques blancs pour s'occuper du nettoyage...
Something is killing the children est loin d'avoir connu une vie éditoriale tranquille. D'abord publiée dans la collection Urban Link, à destination des « Young Adults », la série n'a pas eu le succès escompté. Convaincue de son potentiel, la maison d'édition lui a donné une seconde vie en la publiant à nouveau au sein de son label Indies. Conclusion du premier arc (qui s'étend du chapitre un au quinzième), The game of nothing confirme les bonnes impressions des deux opus précédents. D'emblée, l'atmosphère qui se dégage de cette histoire étreint grâce à l'identité graphique forte du trait dynamique de Werther Dell'Edera (Orphelins, Batman Anarchy, Spider-Man - Family Business) et de son chara-design travaillé. La prestation de l'artiste qui sort des sentiers battus représente l'un des atouts de l'intrigue imaginée par James Tynion IV.
Le scénariste, qui a le vent en poupe depuis quelque temps dans nos contrées, sert un récit horrifique dont il a le secret. Axée d'une part autour des peurs des adolescents et, d'autre part, sur la société secrète à laquelle appartient son héroïne, la trame conjugue action et mystère, affrontements et questions. Poussant Érica à agir, l'auteur dévoile une partie de ses motivations et de son passé. La plaçant systématiquement au cœur des évènements, il s'en sert aussi bien pour faire avancer son histoire que pour en épaissir le cadre. La loge, la jeune Biam, James, Tommy, la peluche qui abrite son monstre ou le Vieux Dragon, tous interagissent avec elle et apportent des informations qui complètent un contexte pesant et prenant. Tout au long de ces cinq nouveaux chapitres, si les combats restent prépondérants, James Tynion IV, par petites touches, développe suffisamment la psychologie de ses protagonistes pour donner envie de les suivre le plus longtemps possible.
En plus d'être une conclusion satisfaisante du premier cycle, The game of nothing confirme le potentiel de la saga. Rondement menée, Something is killing the children mérite que le public s'y attarde. Son rythme, son ton et ses zones d'ombres constituent ses principaux points forts. Ça tombe bien, cette sortie sera suivie d'un quatrième tome en juin 2022 avant l'arrivée de la série dérivée House of Slaughter.
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