1952, le Pays du Matin calme vit au rythme des bombardements et des combats depuis bientôt deux ans. Instructrice en Floride, Angela veille désormais sur la formation des apprentis pilotes de l’Oncle Sam, mais la capture de Robbins par les Chinois va l’inciter à reprendre du service actif. Cap sur Paengyong-Do, QG des opérations spéciales américaines en Corée…
Toujours dans le Pacifique, Yann remonte vers le 38e parallèle Nord et pose son paquetage au milieu d’une guerre où les Américains espéraient pouvoir freiner l’expansion de la doctrine marxiste en Extrême-Orient. Toutefois, plutôt que de s’intéresser à l’ensemble du conflit, l’éclectique scénariste resserre son propos sur ce qui lui est utile : l’engagement aérien des belligérants dans la mythique "Mig Alley". Le décor est planté ! Cependant, difficile d’imaginer l’ex WASP au commande d’un F9F Panther filant le parfait amour entre deux appontages sur l’USS Oriskany alors même que la Navy ne mettra une femme dans un cockpit de chasseur qu’en 1974 ! Qu’à cela ne tienne, rien n’empêche de lui confier le manche de quelques appareils fantômes engagés dans les black ops de la toute jeune CIA. Le pitch est écrit ! Il ne reste plus qu’à l’incrémenter d’accessits pour lui donner consistance. En effet, rien ne sert de se cacher derrière son petit doigt : Angel Wings excelle plus dans le glamour aux mensurations généreuses et les dogfights que dans la géopolitique de la seconde moitié du XXe siècle, même si le background historique de chaque album apparaît parfaitement documenté ! Aussi, sur Mig Madness la forme l’emporte encore une fois sur le fond, sans que ce dernier démérite pour autant. La faute en incombe entièrement à Romain Hugault dont le dessin a franchi un palier quasiment stratosphérique. Au-delà d’une maitrise technique sur laquelle il est superfétatoire de s’appesantir, il pousse - notamment lors de sa mise en couleur - le souci de la perfection jusqu’à faire ressortir les défauts de laminage des plaques du fuselage ou les traces de graisse sur les écrous des trappes de visite ! Un tel niveau de détail conjugué à des éclairages et un découpage quasi cinématographique donne des planches d’une dynamique et d’une finesse époustouflantes d’où se dégage, pour nombre d’entre elles, une tension qui anime la dramatique des ballets aériens. Visuellement, il n’y a rien à dire !
Magistraux dans les airs, Romain Hugault et Yann savent - avec la manière - remettre au goût du jour quelques-uns des stéréotypes désuets des 50’s… Les amateurs de vintage apprécieront !
Décidés à prolonger les aventures de leur héroïnes Angela qui cartonnent à chaque album Yann et Hugault sentent manifestement que la recette commence à s’essouffler puisque ce troisième cycle est annoncé en seulement deux tomes, ce qui sera bien suffisant étant donnée la finesse de l’intrigue. On commence à en avoir l’habitude depuis la début de la série, Angela n’est finalement qu’un prétexte à des histoires typiques des périodes de guerre (ici la récupération d’un prisonnier). Je reste très dubitatif sur l’absence de rôle majeur de l’héroïne qui continue à courir, éplorée, derrière les mésaventures de son chéri, au risque d’oublier tout le versant féministe que l’on avait vu sur les précédents cycles. C’est bien simple, Angela apparaît sur sept pauvres pages, en larmes sur la moitié, dans un ration avions/héroïnes assez catastrophique.
Ne boudons pas notre plaisir, les albums Hugault sont avant tout là pour leurs sublimes séquences aériennes (… pas que, les décors sont remarquables de précision également), mais un tout petit effort scénaristique aurait permis de rendre honneur au personnage éponyme en forçant un poil la vraisemblance historique. Après tout dans un histoire on fait un peu ce qu’on veut! Avec une conclusion qui aurait même pu s’achever en one-shot, il est temps que cette recette se conclue, quel que soit le (grand) plaisir que l’on a à la suivre.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2022/04/20/angel-wings-7/
Angela is back !
Concernant cette série, il m'est arrivé d'être déçu, surtout avec l'album 5 Black Sands, où j'avais l'impression de lire de courtes scènettes destinées à mettre ne valeur les 1001 missions des pilotes US ...
Avec ce dernier opus que je viens de le terminer, je ne sais que penser.
Pourquoi sacrifie-t-on un technicien formé à grands frais et sauve-t-on un pilote lambda comme il y en a 1000 ?
Monte-t-on une opération de récupération pour éliminer le plus précieux des 2 ?
Car bien que Clover soit le chéri d'Angela, ce n'est pas suffisant pour que Yann ait décidé de le sauver, lui.
Mystère et boule de gomme.
Cet album aura-t-il une suite qui permettra de comprendre ce choix incompréhensible ?
Yann a aussi fait l’impasse mais pouvait-il le faire en 48 pages, en plus du reste : il était de notoriété publique qu'on parlait russe sur les ondes radio des pilotes "nord-coréens" ...
Voilà pour le scénario. Coté dessins : Tous les éloges ont déjà été faits ...
Concernant la récupération des pilotes, Charlier et Hubinon avait utilisé une méthode semblable pour récupérer Buck Danny tombé dans la jungle sauf que cette fois-là, ils avaient utilisé un ballon gonflable.
Et on voit dans un film des années 50/60, John Wayne (de mémoire) et un groupe de soldats us après une opération se faire récupérer de la même façon que les 2 pilotes de cet album.
Sauf que dans le film les soldats étaient dans un planeur dont un DC3 venait crocher le câble de remorquage tendu entre 2 mats.
Et on voyait le planeur partir derrière l'avion ... Musique de fin.
Bonne surprise, pour l'inconditionnel des Angels Wings que je suis, de retrouver Angela Mc Cloud alors que je pensais la série terminée.
Les dessins d'avions ou de scènes de combats sont toujours aussi superbes et détaillés. J'ai trouvé par contre les expressions des personnages, assez en dessous.
Ce qui ne m'a pas convenu, et qui me fait mettre une note de seulement 3, c'est le scénario que je trouve à la fois peu réaliste et sans surprises. Dommage.
Deuxième déception pour moi sur ce scénariste, juste après un (une!) Back Squaw qui m'a laissé dépité.
A noter qu'il me semble que cet album peut se lire sans avoir suivi la saga précédente. Mais ce serait dommage!
Ca pourrait même être un one-shot en se laissant imaginer une fin heureuse.
La Corée, celle du Nord, vous connaissez ? Cette sympathique république « populaire » qui a envahi le sud en 1950, avec l’appui des Chinois et des Russes, mais chuuut ! Officiellement, les Coréens du Nord agissent seuls…
C’est dans ce splendide contexte que la CIA a chargé un avion espion Neptune d’aller se balader dans ce merveilleux pays. A son retour, mauvaise pioche, un Mig 15 a été envoyé pour l’intercepter. L’aéronef américain se fait abattre en territoire hostile. Ce qui ne plaît pas aux Américains, c’est que leur Neptune est bourré de nouveaux systèmes électroniques « top secret ». Faut pas que ça tombe entre de mauvaises mains. Il faut envoyer au plus vite des avions détruire ce qui reste de l’avion espion. Et qui est désigné pour accomplir cette mission casse-gueule ? … Vous ne voyez pas ? On est dans « Angel Wings » tout de même ! … Comment ? … Angela ? … Non ! Non ! Mais vous n’êtes pas loin… C’est Rob Clower, le petit copain d’Angela !
Bon, mais Angela dans tout ça ? Ah, elle ? Eh bien, elle est aux USA où elle sert de cible à des petits gars qui apprennent à se servir du Sabre, le nouveau bijou de l’US Air Force…
Critique :
C’est avec une joie immense que je retrouve Angela, alors que je ne m’y attendais plus, la Seconde Guerre mondiale étant terminée. Mais voilà, les hommes étant incapables de se tenir tranquilles, une nouvelle guerre a démarré en Corée. Angela reprend du service dans une aventure fort peu crédible. Que la CIA lui confie une mission de la plus haute importance en Corée… au sol, dans un camp de prisonniers et à deux pas de la Chine… Mouais… Bon, d’accord, Angela est une ancienne de l’OSS dissoute au lendemain de la guerre pour être remplacée par la CIA… C’est un peu l’histoire cyclique du serpent qui se mord la queue…
Si vous avez des sympathies pour la CIA, ne lisez pas cette BD car vous ne tarderez pas à vous rendre compte que ses dirigeants sont de vrais s…… si on en croit Yann qui est au scénario.
Les dessins de Hugault sont à tomber par terre, une fois de plus, et contrairement à nombre de dessinateurs qui s’en sortent plutôt bien avec les avions et les décors, mais pas avec les personnages, chez Hugault, tout est splendidement réalisé.
Bon, la guerre de Corée n’étant pas finie, un 8e album s’y déroulant devrait voir le jour…