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aris, dans les années 1920. Un gang sème la terreur en multipliant les hold-ups et autres crimes. Parmi eux, Jean, qui depuis son plus jeune âge entretient une véritable obsession pour la belle mais inaccessible Gloria. Frustré et aigri, il en est arrivé à la seule conclusion qui s'impose : «la vie est dégueulasse».
Après Jacques Tardi avec Nestor Burma, voici maintenant Philippe Bonifay et Youssef Daoudi qui se prêtent à l'exercice de l'adaptation en bandes dessinées de romans de Léo Malet. Toutefois, les deux séries n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Avec La trilogie noire, dont chaque tome sera indépendant, pas de détective privé à l'esprit perspicace, pas de dialogues cinglants et caustiques avec lesquels le lecteur se régale. Non, il s'agit ici d'une "simple" histoire de gangsters pour laquelle on a bien du mal à se passionner. Les différents protagonistes n'ont aucun charisme, en particulier Jean qui aurait dû nous paraître beaucoup plus agressif et amer. L'exploitation de son blocage vis à vis de la gente féminine se devait d'être le point fort d'un récit par ailleurs très classique mais non, il ne suscite finalement rien de plus que de l'indifférence.
Pour son premier essai, Douadi s'en sort avec les honneurs avec un style réaliste soigné. Toutefois, il manque beaucoup trop de personnalité pour pouvoir capter l'attention. Rien n'y fait, La vie est dégueulasse n'est peut-être pas désagréable à lire mais l'ennui n'est pas loin. À réserver aux inconditionnels du genre.
Un bon polar il est sombre,un héros mal dans sa peau qui est en décalage avec la société ou il n'y trouve pas sa place.
La trilogie noire est sombre comme le titre l’indique ; vous voilà averti ! J’ai rarement lu d’ailleurs des histoires aussi pessimistes. Mais elles valent le détour à plus d’un titre.
Nous sommes dans les années 20 ou 30 dans les milieux défavorisés de la capitale avec pour toile de fond l’exploitation de la classe ouvrière par le patronat et la misère sociale résultant de ce non partage des richesses. C’est dans cette ambiance déprimante bien particulière que peut naître des individus qui ne suivront pas le chemin de la légalité. Attention, il ne s’agit pas d’une œuvre militante. C’est juste pour donner un cadre social. Le banditisme ne naît pas par hasard…
Cette trilogie est naturellement composée de 3 histoires totalement indépendantes et distinctes. Nous suivons le destin de trois gars bien différents qui essayent de s’en sortir chacun à leur manière mais qui vont sombrer. L’identification avec ces héros n’est point possible à l’exception des lecteurs ayant une sensibilité meurtrière ce qui n’est manifestement pas le cas de la plupart d’entre nous (j’ose espérer). Quelquefois, on peut même éprouver du dégoût pour leurs actes les plus vils. Je précise que c’est pour un public averti.
Si le premier et le dernier tome sont bien des polars, le second serait plutôt un drame amoureux. J’ai particulièrement apprécié ce deuxième chapitre où le parcours du héros est réellement chaotique, au gré des rencontres. C’est après lecture de toute la série qu’on s’aperçoit que finalement dans le fond, il y a une même finalité tragique qui les relie. La psychologie est de mise. C’est traité avec brio et intelligence.
Par ailleurs, pour ne rien gâcher au plaisir, le dessin est véritablement à la hauteur. J’ai beaucoup apprécié les traits plutôt réussi aussi bien au niveau des décors que des différents personnages.
Au final, c’est une lecture que je recommande mais pas dans un jour où vous auriez le cafard.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Un peu déçu par cet album.
Le scénario a du mal à décoller et le dessin est très quelconque;
L'action avance à tout petit pas.
5/10.
Contrairement à ce que je connais de Bonifay et de Léo Malet, je demeure ici un
peu perplexe.
Est-ce parce que le roman a été mal adapté? Ça ne coule pas, c'est un peu
complexe, on s'y perd;les enchaînements sont horribles.
J'ai l'intégrale et ça ne me donne pas envie de poursuivre ma lecture. je verrai si
jamais je n'ai plus rien sur ma table de chevet.
Très décevant dans mon cas!
Je suis nettement moins enthousiaste sur cet album. Le dessin, très (trop?) classique est associé à un scénario que j'ai trouvé particulièrement ennuyeux.
Je ne suis pas un spécialiste du polar mais celui-ci m'a très nettement laissé sur ma faim.
Un polar digne de ce nom!
En grand amateur de polar, j'ai bien évidemment accroché à la nouvelle série de Daoudi et de Bonifay. Le scénario reste très près de l'histoire de Léo Mallet, et l'univers de la pègre dans les années 20 est admirablement servi par un Daoudi, qui utilise avec maestria les tons beiges et les couleurs passées des cartes postales de ces années là...
Seul petit bémol, et cela a déjà été dit, le personnage de Jean manque un peu de charisme.
A part ce "détail", La vie est dégueulasse, doit figurer en bonne place, dans le coin polar d'une bibliothèque digne de ce nom!
Bon petit polar.
Le dessin est adapté au scénario et dépeint bien une certaine idée que l'on peut avoir des années 1920. L'ambiance grissaille générale renforce le côté roman noir.
Le scénario reprend le roman de Léo Mallet. Crédible et typique du roman noir de cette époque, les amateurs apprécieront. Il est cependant dommage que la fin soit difficilement adaptable en BD et donc que l'on finisse la lecture sur une fausse note. Néanmoins, ce type de roman se lit plus pour la retranscription d'une ambiance que pour son issu, donc l'ensemble est de qualité.
La suite de la série devrait être de la même veine, à conseiller aux amateurs de ce type de BD.