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ne ombre traverse furtivement les rues de Champignac en direction de la propriété du vénérable et défunt Tanzafio (cf. Spirou et les héritiers). Sur place, Zantafio et ses deux accolytes sont en planque, à l'abri des représailles de la mafia russe (cf. Spirou en Russie). Au même moment, Fantasio et son arsenal anti-poussière font irruption dans la demeure, au milieu de retrouvailles pour le moins mouvementées. Sitôt l'identité de l'étrange visiteur révélée, s'engage une course-poursuite en direction du Guaracha (cf. Le Dictateur et le champignon), terre de la mythique fontaine de jouvence.
Après un retour remarqué l'an passé dans Paris-Sous-Seine, Spirou et Fantasio reprennent du service sous la houlette de leurs nouveaux "pères adoptifs" : Jean David Morvan et José-Luis Munuera.
L'album est dense, rythmé et la patte de Munuera dope les cadrages comme l'action des personnages, à tel point que la trame perd parfois en lisibilité ce qu'elle gagne en dynamisme. Le scénario est à l'image du dessin : tous azimuts. De Champignac à l'Amérique du Sud, Morvan ballade ses personnages sans ménagement à travers l'Atlantique pour les faire accoster sur les rivages du Guaracha, déchiré par la guerre que se livrent natifs et hidalgos. On reconnaît la volonté du scénariste de traiter, une fois encore, la guerre sous son angle le plus humain, et le plus stupide. Sans être d'une originalité confondante, la lecture se déroule sans déplaisir, sans passion non plus. Le final pourra toutefois décevoir par son invraisemblance.
Paris-Sous-Seine n'avait pas convaincu tout le monde. Cet épisode marque une nette amélioration en termes de rythme et de contenu. Morvan prend soin de l'héritage qui lui a été confié et multiplie les clins d'œils comme autant d'hommages à ses illustres prédécesseurs. Peut-être reste-t-il aux auteurs à construire leur propre mythologie lors des prochains albums ?
Le seul Spirou potable du duo Morvan/Munuera. Dessins agréables et histoire qui tient la route, ambiance tropicale et un poil surréaliste appréciable, retour crédible de Zantafio ... pas mal du tout.
ça faisait un bail que j'avais pas lu d'aventures de Spirou et Fantasio, peu emballé par la nouvelle équipe créative qui a succédé au duo Tome et Janry. Morvan et Munuera avaient repris le flambeau de ceux qui ont sans doute écrit les meilleures pages de la série au tome 47 (l'écolo-naïf "Paris Sous Seine" sorti en 2004), et le moins qu'on puisse dire, c'est que si le dessin était plus "moderne", on avait perdu ce qui faisait l'intérêt de Spirou. C'était vide, sans âme, sans humour et on aurait pu mettre n'importe quels personnages à la place du groom et de Fantasio.
Du coup, un peu frileux même si content de remettre le nez dans cette univers bon-enfant et dynamique. Cette fois-ci au moins, Morvan a été puisé dans la mythologie de la série pour assoir son histoire : on retrouve le Fantacopter, le vilain Zantafio, le fameux tonton qui avait été à l'origine du tome 4 "Spirou et les héritiers" (en 1952 !), la Palombie du Marsupilami, les mafieux russes, etc... Et là, limite c'est too much. Les clins d'oeil sont à peu près aussi fins qu'un sketch de Dubosc, les dialogues passablement lourds (notamment des jeux de mots sur les couleurs pendant une bagarre) et le fond cruellement fade.
Spirou a toujours été une bédé assez naïve et burlesque mais Tome & Janry avaient tenté d'opérer un virage plus adulte lors de leurs dernières histoires ("Luna fatale", "Machine qui rêve", "Le rayon noir"...), Spirou et Fantasio vieillissaient et les auteurs s'en amusaient... Là, on revient à un Spirou façon Tintin qui résout une guerre civile en 3 coups de cuillère à pot avant de trouver l'Eldorado. On est loin du sombre "La vallée des bannis" (un des meilleurs Spirou à mes yeux).
Un petit mot sur le dessin de Munuera... Je le trouve plus dans une tradition "dessin-animé" que dans une tradition "bédé franco-belge". Je ne sais pas exactement quoi en penser, d'un coté, certaines planches sont super dynamiques et les couleurs explosent pour en mettre plein les yeux, et puis parfois, c'est trop, un peu surfait, un peu trop "jeuniste" pour être honnête.
Enfin un très bon Spirou et Fantasio. On se laisse prendre dans l'aventure et le thème est intéressant. L'album ne manque pas d'humour, les dessins sont très déliés, dynamiques et les diverses trames qui accompagnent l'histoire principale ont du sens. Le bon vieux Zantafio est de retour encore plus cynique que jamais et cela rajoute au charme de ce numéro 48.
Très bon album bien rythmé avec une histoire intéressante, bien construite et pleine de bonnes idées. Il y a pas mal d'action et les personnages prennent plus d'ampleur que dans le précédent album. On sent que les auteurs s'habituent de plus en plus aux personnages que ce soit au niveau de leur personnalité qu'au niveau du graphisme. Je suis également ravis de voir que l'enchainement des évènements se fait de manière plus naturel et plus compréhensible. Vraiment une bonne surprise.
Cet album n'est pas du tout mauvais, mais je lui reproche que l'action est trop rapide, il n'y pas de temps mort, tout s'enchaine trop vite a mon gout, ca bouge dans tous les sens. L'idee de retrouver Zantafio, presque trop méchant, ainsi qu'un parent de l'album Spirou et les Heritiers, est sympatique.
Une BD bien dans l'esprit de Franquin et de ses Héritiers (tome 4). Ca fait vraiment plaisir de retrouver Zantafio et Fantasio de nouveau face à face. Cette BD est une bonne surprise.
On voit clairement que c'est du Morvan,... un peu de Nävis niveau rapidité du récit, ça part dans tous les sens et on y perd son souffle, et ce depuis la première case. La bd se lit malgré tout mais un scénario un peu plus posé et réfléchi à la Franquin ne serait pas un mal si la série veut encore avoir de beaux jours, mais on dit ça depuis le tome 20 il me semble....