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n 2032, les GAFAM prennent le pouvoir aux États-Unis. Huit ans plus tard, ils dominent la planète. Sitôt en poste, ils détruisent les livres et ferment les écoles. L’alphabet est quant à lui remplacé par des émojis qui ont l’avantage de transcender les cultures, en plus d’être faciles à comprendre. Grands et petits sont du reste abrutis par une consommation massive de contenus numériques. Dans les catacombes parisiennes, des gamins sont initiés à la littérature et la résistance s’organise.
François Durpaire voit grand. Sa dystopie teintée de conspirationnisme amalgame l’omnipotence des géants de l’information et une pandémie soigneusement entretenue pour imposer une dictature sanitaire, auxquels il ajoute le contrôle des esprits. Son cri d’alarme est doublé d’une déclaration d’amour aux bouquins. Le quart de l’album prend d’ailleurs la forme d’un documentaire sur l’histoire de l’écriture et de l’imprimé. Ce segment, quoiqu’intéressant, déséquilibre la narration et entrave sa fluidité. Enfin, cerise sur le gâteau, une conclusion douteuse aux accents nouvel âge suggère que le monde gagnerait à être gouverné par les enfants.
Brice Bingono propose pour sa part des illustrations réalistes de belle qualité. Ses représentations d’agglomérations futuristes sont réussies ; le bédéphile s’étonne tout de même que l’architecture et les moyens de transport aient connu une progression si impressionnante en moins de deux décennies. Le dessinateur démontre par ailleurs une dextérité certaine en dessinant la ville et son sous-sol, l’Orient et l’Occident, l’Antiquité et la Renaissance, toujours avec un exceptionnel souci du détail.
Le récit n’est pas dénué de mérites ; il s’y trouve quelques idées originales, par exemple le remplacement des lettres par des idéogrammes contemporains, et certaines scènes sont très efficaces. Le discours sociopolitique manque toutefois de nuances et finit par envahir la fable. Peut-être le conteur aurait-il gagné à se dégager d’une actualité déjà saturée de propos complotistes.
L'auteur imagine une société où un variant d'un virus décimerait une bonne partie de la population mondiale. Il faudrait un sauveur comme le patron de Facebook (Fatalbook dans la BD) qui prendrait le contrôle du monde de manière démocratique après avoir mis la main sur les données personnelles des gens.
Pour asseoir ce nouveau pouvoir, il faudrait détruire la culture en n'instaurant qu'une langue commune mais surtout en détruisant les livres ainsi que les écoles. Des robots instructeurs assureraient la relève de nos chers professeurs. Certains diront qu'ils coûtent moins chers et qu'ils sont plus efficaces. Mais bon, le résultat serait désastreux pour la culture. Bref, qui contrôle les livres contrôle le monde. Contrôler le savoir, c'est contrôler le pouvoir.
A travers cette peur de la disparition des livres papiers au profit du numérique dont les données sont beaucoup plus contrôlables, les auteurs veulent sans doute pousser à la réflexion en noircissant le trait. Il est vrai que les citoyens deviennent de simples consommateurs d'objets technologiques qui sont esclaves des marchants du numérique. C'est bien une tendance actuelle qui s'observent à travers l'émergence des GAFA(M).
Pour ma part, j'ai toujours préféré les BD en papier au format numérique. Idem pour les CD ou les Blu-ray de film que j'aime bien. Il est clair que la nouvelle génération se passe de tout support physique au profit du numérique pour des questions de coût, d'écologie et de gain de place.
J'ai trouvé que ce plaidoyer était bien réalisé même si certains faits évolutifs ne sont pas très crédibles. Mais bon, nul ne sait de quoi l'avenir serait fait dans 100 ans. Il est vrai que certains régimes comme les soviétiques ont réécrit l'Histoire en supprimant tout contenu dangereux ou soi-disant malsain. Plus proche de nous, un dictateur russe a embrigadé tout un peuple pour lui faire croire à une dénazification de l'Ukraine pour justifier une guerre sanglante et destructrice ce qui est proprement scandaleux.
Evidemment, cette BD peut être le cauchemar de bibliothécaire et de libraire dont les métiers vont disparaître. Mais bon, l'espoir renaît avec ne certaine résistance pour la conservation du dernier livre sur la planète. On aura un passage très intéressant sur les différentes cultures qui ont fait émerger l'écriture puis le livre comme mémoire de l'humanité. Il a joué un rôle très important dans les différentes civilisations qui se sont succédées.
J'ai trouvé certains points intéressant comme le fait de matraquer d'information anxiogènes à longueur de temps les gens qui cesse d'être humain comme en se précipitant sur le papier-toilette dans les grandes surfaces. Il s'agit de triompher de l'ignorance mais également du fanatisme. Une autre idée que que personne ne naît méchant ou malheureux. La racine du mal, c'est bien l'absence d'amour. Je suis totalement en phase.
Une lecture d'anticipation qui pourra s'avérer utile pour voir la place qu'occupe les livres sur un site comme BD Gest' par exemple. On peut tous contribuer à résister afin de sauvegarder la culture et ceci pour une société éclairée.
Voilà une bande-dessinée pour le moins très curieuse, pleine de promesses mais qui m'a fait un peu déchanter.
Le point de départ est à la fois bien vu et tout autant plausible: imaginer Mark 'Fessebook' Zuckerberg comme président des Etats-Unis, la création d'une nouvelle langue à base d'émojis, la création d'un comité d'éthique de censure et la fin des livres papier est tout à fait envisageable. Vis à vis de ces deux derniers éléments, les références à "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury sont évidentes et d'ailleurs le livre est cité à un moment du récit.
Le scénario commence de façon dynamique en instaurant le postulat de départ et en le développant, puis nous allons suivre un couple qui recherche leur fille qui a été kidnappée et…. et après arrive un long passage qui revient sur les origines historico-techniques des livres. Pour certains, cela sera une belle profession de foi des auteurs, pour les autres cela sera le début de l'ennui. Dans tout les cas, le récit ralentit drastiquement mais va tenter de se rattraper avec une conclusion expédiée un peu trop vite et un peu trop cousue de fil blanc pour réellement convaincre.
Il est évident que les auteurs ont voulu déjouer les attentes des lecteurs et partir dans une direction inattendue avec ce long interlude, malheureusement cela risque d'en laisser plus d'un sur le carreau malgré des intentions louables.
Un album de bande dessinée un peu curieux dont la lecture m’a paru très lassante à un moment.
Après un démarrage sympathique et plein de promesses, la narration se perd rapidement dans l’exposé de considérations historiques et techniques sur « les livres » que j’aurais finalement passées si les illustrations n’avaient pas été si réussies.
C’est un peu dommage pour un sujet qui aurait vraiment pu être traité de manière bien plus dynamique.
donner un avis sur cet album est difficile car il dépasse la "simple" bande dessinée.
il y a un message qui peut être compris de plusieurs façons et à plusieurs niveaux.
la trame de l'histoire avec ses personnages n'est là que pour le décor en quelque sorte.
l'histoire dépeint un futur possible voir probable au vu des avancés technologiques et des utilisations qui en sont faites par les dirigeants.
imaginer Zuckerberg devenir président des USA et transformer le monde à sa façon est bien pensé.
n'oublions pas que les dirigeant des GAFAM ne sont pas de simples commerçants, ils ont une vision du monde et comptent bien l'appliquer.
au même titre toute proportions gardées qu'un grand démocrate comme Xi Jinping
créer une nouvelle écriture à base d'emogis comme une sorte de nouvel esperanto est bien vu et me fait penser à 1984 et à la novlangue dont le but était de limiter les moyens d'expressions et donc de limiter la contestation.
supprimer les livres papiers et ne garder après numérisation seulement ceux qui sont dans la ligne de la "bonne" pensée ma fait penser également à la cancel culture très sen vogue actuellement.
bref, je conseille vivement le lecture de cet album avec son scénario très correct dans l'ensemble et instructif bien aidé par des dessins de qualités.
sa lecture a été une claque pour moi qui aime tant lire .
donner un avis sur cet album est difficile car il dépasse la "simple" bande dessinée.
il y a un message qui peut être compris de plusieurs façons et à plusieurs niveaux.
la trame de l'histoire avec ses personnages n'est là que pour le décor en quelque sorte.
l'histoire dépeint un futur possible voir probable au vu des avancés technologiques et des utilisations qui en sont faites par les dirigeants.
imaginer Zuckerberg devenir président des USA et transformer le monde à sa façon est bien pensé.
n'oublions pas que les dirigeant des GAFAM ne sont pas de simples commerçants, ils ont une vision du monde et comptent bien l'appliquer.
au même titre toute proportions gardées qu'un grand démocrate comme Xi Jinping
créer une nouvelle écriture à base d'emogis comme une sorte de nouvel esperanto est bien vu et me fait penser à 1984 et à la novlangue dont le but était de limiter les moyens d'expressions et donc de limiter la contestation.
supprimer les livres papiers et ne garder après numérisation seulement ceux qui sont dans la ligne de la "bonne" pensée ma fait penser également à la cancel culture très en vogue actuellement.
bref, je conseille vivement la lecture de cet album avec son scénario correct dans l'ensemble et instructif bien aidé par des dessins de qualités.
sa lecture a été une claque pour moi qui aime tant lire .
Paris 2040.
Lire ou posséder un livre est un crime ! Les forces de l’ordre interviennent dès qu’un drone en repère un… Et les flics cognent, même des prisonniers attachés. (Remarquez, c’est plus facile, alors pourquoi se gêner ?)
Washington 2032.
Le fondateur de Fatalbook, monsieur Z, est devenu président des USA dans un contexte de pandémie mondiale. Pour parvenir à ce poste, il a bénéficié de la collecte universelle des données personnelles des électeurs. Les GAFAM sont entrés à la Maison Blanche consacrant la victoire absolue des géants du numérique. Une lutte mortelle est engagée contre un virus qui mute plus vite que son ombre. Les dirigeants du monde et les leaders du Net s’entendent sur un projet : le port d’un masque connecté qui permet à la fois d’être protégé d’un virus mortel et d’être en contact avec les informations numérisées.
Les livres papier doivent disparaître ! D’aucuns seront numérisés, d’autres devront carrément disparaître définitivement. Ce sont des éléments de subversion !
Critique :
Voilà un livre angoissant où l’auteur, François Durpaire, joue sur les peurs actuelles, un virus mutagène très meurtrier et le pouvoir de plus en plus prégnant des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).
Il nous décrit une société où les livres ont disparu ainsi que l’écriture à la main, adieu les stylos, les écoles, les bibliothèques, les librairies, les imprimeries… Et où tout est diffusé via un masque numérique. Mais ne voilà-t-il pas que subitement des enfants se mettent à disparaître ! Les autorités ne font même pas mine de les rechercher.
Dans l’ouvrage, l’auteur retrace l’histoire de l’écriture et cette tendance de la part de certains dirigeants, quelle que soit l’époque, quelle que soit la religion, de vouloir faire disparaître les ouvrages qui peuvent gêner l’établissement d’une nouvelle doctrine. C’est la partie que je trouve la plus intéressante, même si personnellement, je n’ai rien appris de nouveau. Je ne doute pas que certaines personnes trouveront ces informations très intéressantes.
La fin du récit ne m’a pas convaincu du tout pour des raisons que je ne puis évoquer sans « divulgâcher ».