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orsque sa mère meurt, plus rien ne retient Vananka. Sa guitare sur l'épaule, le voilà sur la route sans trop savoir où elle le conduira. Pourtant le voyage risque de s'avérer corsé...
Dans la lignée, du remarqué Gun Crazy, diptyque chez Glénat, Jef revient à nouveau avec un western moderne . Cette fois, direction le Mexique sous la plume de Stevens Keevan, spécialiste (surtout cinéma) et auteur des Précis d'écriture - Scénario (aux éditions Lettmotif). De cette association nait une drôle de quête initiatique, explosive et survitaminée. Parti sur les routes sans véritable but, Vananka va croiser des personnages secondaires marquants qui changeront sa vie.
Empreintes de chamanisme et de mystère, ces rencontres vont influer sur le destin du héros au point de l'entraîner dans une descente aux enfers sans fin. Les cartels et leurs violences, les nuits agitées pleines drogues et alcool, le FBI, les armes, rien ne sera épargné à Vananka qui semble davantage subir que décider. Pourtant, au milieu de cette dérive, impeccablement mise en relief par le trait réaliste et précis de Jef, un fil rouge semble guider le jeune homme : retrouver son père. Entre réalité et délires plus ou moins mystiques, que la mise en couleurs du dessinateur rend d'autant plus prégnants, difficile de démêler le vrai du faux jusqu'aux ultimes planches.
Déjanté, violent, (sur)prenant, ce Mezkal laisse un drôle de goût. L'impression d'avoir partagé un trip survolté dans lequel la violence le dispute à une quête de sens de laquelle le héros ne ressortira pas indemne. C'est aussi un album qui démontre l'aisance et la constance de Jef, dessinateur tout-terrain.
Décidément, Jef ne deviendra sûrement pas mon auteur préféré. Je n'avais pas beaucoup aimé Gun Crazy, et là je n'ai pas beaucoup aimé Mezkal non plus. Bien qu'on ait droit à une parodie du monde des cartels et des gangs, les personnages sont beaucoup trop caricaturaux à mon goût, avec un humour qui m'a laissé de marbre. Trop absurde et trop exagéré pour moi. Ça m'a rappelé un peu le Mutafukaz de RUN.
Il existe des BD où je ne suis pas un grand fan du graphisme mais dont le récit m'interpelle. Mezkal en fait incontestablement partie.
En effet, j'ai trouvé les trognes des personnages un peu bizarre avec un trait assez anguleux voir caricatural. Pour autant, la mise en scène fait très cinématographique ce qui n'est pas pour me déplaire. J'ai aimé par ailleurs la colorisation assez vive qui donne du punch.
Il y a presque 200 pages mais la lecture a été rendu assez fluide. On va suivre le voyage de notre héros qui quitte les USA pour le Mexique en quête d'une nouvelle vie. Il y a de l'action en permanence et des rebondissements assez ahurissants. Le final d'ailleurs va réserver deux sacrés surprises.
Bref, ça dézingue à tout va avec quelques scènes assez torrides. C'est le Mexique avec sauce piquante et c'est très vivant. Au final, une œuvre divertissante où l'on va s'amuser à cette lecture. Comme dirait mon fils, je kiffe grave ! J'ajouterai : je recommande chaudement.