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ous de jeux vidéos, Vicky, Sam et Roberto prennent leur passion très au sérieux. Pour être les meilleurs et, peut-être, être invités au très select et mystérieux Arcade Club, il ne faut pas rechigner à s’entraîner régulièrement. C’est d’autant plus important, qu’une grande compétition est organisée dans le cadre du Game Festa. Bien paraître et figurer au palmarès est indispensable pour se démarquer des autres teams.
Série aux couleurs acidulées et à la thématique «e-sport» la plus actuelle qui soit, Arcade Club est avant tout un titre jeunesse propre sur lui reprenant les poncifs du genre. Une fine équipe de nerds sympathiques aux caractères variés, complémentaires et inclusifs, des adversaires évidemment méchants et hautains, les inévitables lieux de chute (le magasin de jeu, l’école, les sous-sols aménagés en tanières, etc.) et un petit peu d’humour gentillet, le tout est organisé autour d’une intrigue minimaliste aux ressorts fatigués. Force est de constater qu’Aurélien Ducoudray n’a laissé dépasser aucune oreille dans ce scénario zéro risque plus proche de la Bibliothèque Rose que de Kid Paddle. Le résultat n’en est pas déplaisant pour autant. Les personnages sont bien pensés – la solitude de Vicky est palpable, par exemple -, les actions réfléchies et logiques. De plus, il évite de (trop) tomber dans la mièvrerie ou les bons sentiments. Reste néanmoins le mystère d’avoir campé ce récit dans des USA de sitcom tout en conservant une tonalité générale très française. Les amateurs d’exotisme de façade et de références pop-culturelles régressives apprécieront peut-être cette démarche un peu gratuite au final.
Le trait tout en rondeur de Baptiste Pagani apporte ce qu’il faut de fraîcheur à cette aventure sise entre pixel ludique et train-train quotidien. Il se joue du découpage très dense grâce à une mise en page originale et dynamique. Quelques planches «numériques» révélant les talents ou les rêves des protagonistes s’avèrent impressionnantes d’inventivité et offrent un joli contre-champ à la narration. Globalement, le dessinateur rend une copie riche et généreuse aux décors très fouillé qui sait rester parfaitement lisible.
Solidement construit et raconté, Vicky se montre par contre un peu trop sage ou convenu dans son développement. Les plus jeunes lecteurs y trouveront certainement leur compte, entre deux parties de Garden Mayem ou de Burst Bubbles cela va sans dire.
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