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es ado désœuvrés faisant la fête dans une bâtisse abandonnée découvrent une porte menant à un espace incohérent aux dimensions impossibles. Quelques pages plus loin, l’action change du tout au tout et plonge le lecteur dans un monde post-apocalyptique où un père et sa fille sont obligés de fuir un danger omniprésent…
Pour leur nouvelle collaboration, Leo et Rodolphe n’ont pas ménagé leurs surprises ! Spécialistes certifiés du thriller SF vintage, le duo derrière Kenya, Namibia et Amazonie s’attaque désormais à l’anticipation. Si l’intrigue n’en est évidemment qu’à ses prémices, celle-ci porte déjà toutes les marques habituelles des créateurs de Trent : un cadre et une narration traditionnels, des personnages profondément humains et énormément de mystères et de zones d’ombre. En prime, «Leo’s touch» oblige, quelques animaux fantastiques pointent le bout de leurs museaux ici et là et une donzelle court vêtue donne de sa personne le temps d'une planche.
Louis Alloing (Robert Sax) est en charge des illustrations et propose une ligne claire riche et élégante. Celle-ci est magnifiée par les couleurs inspirées d’1ver2ânes. Résultat, un rendu très léché qui peut rappeler celui d’André Juillard et qui devrait rassembler les suffrages auprès des amateurs de beaux dessins et de réalisme. Cela dit, ce classicisme sied parfaitement au rythme posé et néanmoins soutenu du scénario et sert efficacement les effets dramatiques du récit.
Des bases déjà vues et lues mille fois et un déroulement, certes encore peu compréhensible, mais sans réelle surprise et pourtant, ça marche. L’attention est immédiatement happée par ces péripéties ! Découpage sans faute, protagonistes attachants et ce qu’il faut de suspens ; la recette paraît presque trop évidente ou convenue. Cependant, elle est si habilement mise en œuvre par un trio d’auteurs au fait de leur art qu’il est impossible de ne pas vouloir connaître la suite. Joli travail messieurs, c’est pour quand le deuxième acte ?
On suit deux personnages qui à priori n'ont rien avoir l'un avec l'autre.
L'intrigue aiguise notre esprit pour tenter de deviner à quelle époque on se trouve, qu'elle sont les circonstances qui ont forgées le monde (l'univers ?) dans lequel se déroule l'action. Bref, de comprendre de quoi il en retourne ... Les indices sont délivrés avec parcimonie et les auteurs prennent un malin plaisir à brouiller les pistes et à injecter par doses croissantes du fantastique. La mise en place réussie donne un univers très intrigant.
Coté ambiance, la froideur du dessin donne un effet de distance par rapport aux personnages. Même s'il est de bonne facture, il manque cruellement d'émotion.
De plus, les auteurs n'arrivent pas à compenser se manque et échouent à donner du relief à leurs personnages scénaristiquement.
La résultante c'est qu'on a du mal à s'intéresser aux personnages et à s'en inquiéter. Finalement, on ne rentre pas vraiment dans l'histoire.
J'ai donc un avis mitigé sur cette BD,. Attendons de lire plusieurs épisodes avant de juger.
Demain décrit un monde dévasté par les guerres et les épidémies qui pourraient ressembler bientôt au nôtre. On n'a pas très envie d'y être mais on va suivre un père et sa fille qui cherche à fuir pour pouvoir vivre dans la sérénité. Cela ne sera pas gagné d'avance au vu de toutes les embûches qu'ils vont devoir subir.
Parallèlement, une autre partie de ce récit nous projette dans les années 60 mais d'une autre dimension où les gens ne croient pas du tout en l’existence de la lune et des planètes ce qui peut paraître assez étrange. J'avoue que cette partie de l'histoire m'a laissé un peu dubitatif.
On retrouve tout ce qui fait le charme des histoires de l'association entre Léo et Rodolphe. Il y a la part du mystère avec toutes ces questions en suspens mais également ces animaux fantastiques qui peuplent la planète. Ainsi, un serpent peut voler dans le ciel.
L'idée d'une interconnexion entre deux êtres d'une époque différente semble avoir du mal à convaincre réellement mais bon. Par ailleurs, certains événements s'enchaînent sans doute un peu trop vite par moment. Un développement plus approfondi aurait été souhaitable. Pour autant, la lecture demeure assez agréable dans l'ensemble grâce au savoir-faire des auteurs qui maîtrisent leurs personnages, l'histoire ainsi que et le rythme.
Demain est une nouvelle aventure assez intrigante qui démarre plutôt bien et qui va certainement monter en intensité dans le prochain tome.
Contrairement à Dunuyre, je trouve le dessin très bon, et bien meilleur que les productions habituelles du duo Léo-Rodolphe ou du seul Léo (qu'il soit scénariste ou auteur complet de ses albums) qui sont très correctes mais pas le point fort de ces albums.
Mais sinon, je suis en accord avec ce qu'il écrit, et je ne vais donc pas insister sur ces points. Si vous aimez le duo Léo-Rodolphe, c'est pour vous !
(avec donc, ce grand petit plus, le dessin de Alloing, déjà remarquable dans "Robert Sax")
Tout est mystérieux, et j'espère que l'explication sera à la hauteur de ce qui pour le moment interpelle.
En tout cas, le voyage s'annonce sympa !
Encore une fois, le duo Leo/Rodolphe fonctionne à merveille. Leurs mises en place de scénario sont parmi les meilleurs que j’ai pu lire : tout y est remarquable.
Après les dessinateurs qu’ils choisissent sont inégaux dans leurs prestations et en toute honnêteté le dessin d’Alloing n’est pas inoubliable, loin de là. C’est d’ailleurs le seul reproche que je ferais à ce tome.
Le mélange entre une Amérique des sixties en plein rêve américain et une France post-apocalypse en déclin total, le suivi de deux groupes de personnages et donc de 2 histoires parallèles et la mise en relation des 2 par le biais d’un « rêve commun » : tout est réuni pour que cela plaise.
La science de la narration et du dialogue de Rodolphe, les choix de décors et le bestiaire de Leo, la construction des personnages commune aux deux auteurs : voilà autant de points forts que l’on retrouve toujours dans une œuvre des deux compères, de Trent à Centaurus en passant par tous les cycles de Kenya/Kathy Austin.
Encore une fois, nous avons un produit estampillé « Léodolphe » et je suis un aficionado comblé. A l’inverse, si vous n’aimez pas ces auteurs rien ne sert de lire cette histoire : c’est un condensé de ce qu’ils savent faire et bien faire.