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ne extraction express, même à Hong Kong, c’est une mission facile pour Alpha et sa petite équipe. La CIA locale a préparé le terrain et il n’y a plus qu’à réceptionner le «colis», se faire discret et l’amener à l’avion qui attend déjà sur le tarmac. Triades contrariées, service secret chinois chafouin et petits secrets entre amis, qu’est-ce qui pourrait faire dérailler une si belle mécanique ? La routine, annonçait Langley, pour le reste, faites au mieux.
Deuxième tome de la troisième saison d’Alpha, Sherpa fait siens à peu près tous les poncifs des séries télévisées d’avant Netflix et Cie. Un groupe réduit de personnages (le héros sans peur ni reproche, un second original et plein de ressources et une jolie fille «parce que») est lâché dans un cadre géographique exotique afin de remplir un contrat bateau déjà vu et lu mille fois. Le tout est enrobé de quelques explications «authentiques» et ponctué de scènes d’action et autres moments de bravoure où tout le monde a droit à sa minute de gloire. Le happy ending est évidemment de rigueur et le beau gosse de pécho la dame.
Emmanuel Herzet conduit en automatique un scénario paresseux avec ce qu’il faut de professionnalisme et de souci du détail. Le résultat tient donc parfaitement debout, mais s’oublie aussi vite qu’il a été lu. Au début de sa carrière, Alpha était un très bel exemple de série d’espionnage classique qui avait su mettre au goût du jour son discours et ses enjeux avec des intrigues très construites. Roadies, le tome précédent suggérait un reboot dans cette direction. Malheureusement, en se limitant à une simple exploitation de codes fatigués, Sherpa démontre l’inverse. Aux pinceaux, Alain Queireix tire la même corde et, se réfugiant derrière un réalisme photographique froid et sonnant faux, évite toute prise de risque de mise en scène ou de dramaturgie.
Album sans réelle âme ou ambition, Sherpa remplit son rôle de numéro seize dans une série qui semble ne perdurer que pour le seul plaisir complétiste de ses admirateurs.
C'était une lecture intéressante, mais sans réelles surprises et presque ennuyeuse pour ceux qui veulent du récit d'espionnage un poil plus élaboré. Le cadre est top, Hong Kong, la ville est un personnage à part entière habituellement dans un tel récit et un tel cadre avec ses personnages locaux, ses bâtiments immenses et tout son folklore, c'est une promesse d'émerveillement, d'action badass et de moment de rêverie. Ici, il n'en est rien, alors oui, il y a quand même de l'action, quelques scènes tendues, notamment celles utilisant des nouvelles technologies et autres moyens de pistage, mais le récit manque de tout de même de surprise et je dois que le héros, tel un James Bond, manque de failles. Cela ne me dérange pas habituellement outre mesure, mais quand le reste est lui original, ici c'est disons en demi-teinte. Heureusement, tout le travail fait sur l'environnement de nos personnages, la technologie, les services chinois et j'en passe, lui, tient en haleine et pour ceux qui ne suivent pas les actualités du monde de l'ombre ou de ce qui peut s'y rattacher auront droit à de belles surprises. Les dessins sont bons, j'aime bien la construction de certaines scènes et je dois dire que c'est là aussi l'un des intérêts de cette série depuis quelques tomes. Maintenant j'aimerais que les prochains scénarios soient un peu plus punchy, ce serait top et ça permettrait à la série de décoller à nouveau.
Pour mon malheur, j'ai eu l'occasion d'admirer quelques planches de ce tome 16. Or, la couleur, lourde, trop lourde, écrase le dessin au point de m'empêcher l'achat de cet album.
2,5 étoiles pour cet album.
La série Alpha sent le "réchauffé" : on change de décor, la Chine avec ses services secrets hightech et ses Triades.
Mais l'histoire reste très banale : récupérer la fille d'un "scientifique" (là c'est un comptable) qui a été kidnappée, pour que son papa collabore docilement.
Il y a bien quelques rebondissements et de bonnes scènes d'actions mais rien de bien palpitant.