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arbara Wolf, jeune femme ordinaire, met en scène sa propre mort pour échapper à ses mystérieux agresseurs. Elle souhaite trouver une explication, et cherche du côté de son père biologique, exécuté dans le passé pour un crime qu’il n’avait peut être pas commis…
Que peut-on attendre d’autre dans l'ordinaire collection Bulle Noire qu’un polar traditionnel de ce genre ? Glénat aime décliner des maquettes homogènes sur l’ensemble d’une collection, comme pour Vécu par exemple, mais dans ce cas précis, c’est la personnalité de certaines séries qui leur permet d’exister par elles-mêmes. Ici, à l’exception de Gil Saint-André, il s’agit avant tout d’un éventail de BD toutes plus anonymes que les autres.
A première vue, on pourrait penser que Barbara Wolf s’adresse en priorité à ces boulimiques de polars qui en consomment à la chaîne, peu exigeants en matière de graphisme, dès lors que les ingrédients de base sont au rendez vous. C’est vrai que le scénario est bien huilé, qu’il ménage quelques rebondissements, en particulier parce que certains coupables tout désignés ne le sont pas. Mais le dénouement a beau tenter la carte de l’originalité, il persiste quand même en arrière plan un fort goût de déjà-vu qui n’échappera pas aux habitués.
Le trait hésitant, souvent très statique avec ses couleurs démodées, rappelle les magazines BD pour pré-ados d’il y a 20 ans (Okapi…). La tentation serait grande de vouloir tenter de séduire cet ancien lectorat mais, depuis, les albums comme les mentalités ont bien changé, et il n’est pas du tout sûr que ces jeunes adultes y trouvent leur compte.
Impossible de résumer cet album car sinon il faut en l'air tout le suspens (notamment avec la fin du deuxième album).
Donc quelques mots pour dire que cet album conclut une série bien plaisante, que Bruno Marivain a énormément progressé depuis la Mémoire des Ogres et que la collection Bulles Noires offre souvent de jolies surprises (il y a aussi quelques nanars de première !).