E
dwige l'intello-geek passionnée de sciences, Fred le rocker qui rêve de faire carrière et Erwan le grand escogriffe toujours en costard même quand il bricole forment le cercle de Martin, le petit gros à la répartie pleine d'ironie. Ensemble, les quatre amis tentent de traverser tant bien que mal les aléas du collège. Alors qu'une nouvelle année commence et qu'ils l'attaquent gonflés à bloc, un accident va tout remettre en cause...
Adaptation du roman (presque) autobiographique de Martin Page, Le Club des inadapté.e.s est l'occasion de retrouver Cati Baur. Après Quatre sœurs de Malika Ferdjoukh qu'elle avait déjà transposé au neuvième art, l'autrice aime à raconter des histoires qui parlent aux adolescents. Et avec ce titre, elle plonge au cœur du sujet. À un âge où la différence est à la fois recherchée et moquée, sa petite bande se serre les coudes tandis que chaque membre va évoluer et grandir chacun à sa manière.
Afin de moderniser le matériau original, Cati Baur modifie quelque peu la composition du groupe en équilibrant le rapport garçons-filles (elle admet volontiers être sensible au test de Bechdel). Surtout, elle joue sur les réactions et les dialogues avec à propos. Les échanges sont ainsi vivants et sonnent juste. Grâce aux couleurs de Christophe Bouchard, les ambiances prennent des tons acidulés qui adoucissent un peu le mal-être que ressentent les protagonistes. Car au-delà de l'intrigue, assez convenue, c'est bien de ce trouble propre à l'adolescence et de ces sensations dont il s'agit. Le trait simple mais précis de l'autrice, loin des canons réalistes ou manga en vogue actuellement, comme sa mise en scène, classique mais claire, permettent d'imprégner l'ensemble d'une touche désuète agréable et bienvenue.
Avec Le Club des inadapté.e.s, Cati Baur continue d'explorer les méandres de la jeunesse avec douceur et intelligence. Si cette histoire ne plaira pas aux adeptes d'action et d'aventure, elle ravira tout ceux qui, aujourd'hui ou hier, se sont sentis mal dans leur peau au collège ou au lycée.
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