L
a chevelure aussi rouge que son prénom, Scarlett, 12 ans, joue la rebelle. Comportement répréhensible, piercing, elle en fait voir de toutes les couleurs à son entourage. Mais son dernier renvoi du collège est celui de trop. Sa mère choisit de l’éloigner de Londres en l’envoyant au fin fond de l’Irlande. Sur place, l’attendent son père, auquel elle refuse de parler depuis le divorce, sa belle-mère Claire et Holly, la fille de celle-ci. Il n’est pas question pour Scarlett de se soumettre ni de faire des efforts ; elle cherche donc à s’échapper par tous les moyens. Lors d’une de ses tentatives, elle rencontre Kian, un garçon mystérieux monté sur un beau cheval noir. En sa compagnie, le temps passe plus agréablement.
Après la série Filles au chocolat, les éditions Jungle proposent une adaptation d’un autre roman de Cathy Cassidy : Rouge bonbon. La trame se révèle assez simple – voire simpliste : une jeune fille en pleine opposition, qui a mal vécu la séparation de ses parents, se retrouve projetée à l’endroit où elle voulait le moins aller et avec des personnes qu’elle dit détester. Les événements s’enchaînent et lui permettent de mûrir, d’accepter sa nouvelle situation familiale et de se réconcilier avec ses proches, en plus d’initier une amourette.
Le scénario décliné par Véronique Grisseaux sent la bluette et ne parvient pas à se dégager d’un côté mièvre trop convenu. Pour autant et avec l’aide du dessin de Claudia Forcelloni, il restitue de manière suffisamment convaincante les états d’âme de l’héroïne et cette révolte qui l’habite. Liée à l’âge ingrat ainsi qu’aux séquelles laissée par le divorce subi, celle-ci s’exprime avec force. Toutefois, la résolution des choses manque trop d’authenticité pour être vraiment crédible. En effet, si la succession de péripéties est formatrice pour la jeune Scarlett, le cumul de certains écueils peut sembler exagéré. Enfin, pourvu de teintes saturées, le graphisme se caractérise par un encrage marqué et des compositions classiques qui fonctionnent.
Album autour de l'adolescence et des familles recomposées, Rouge bonbon plaira peut-être aux jeunes filles adeptes du bon sentiment ; les lectrices en herbe à la recherche de quelque chose de plus corsé passeront leur chemin.
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