A
lbert c’est un petit gars que la vie n’a pas vraiment épargné. Un père qui s’enfuit à la naissance, une mère peu aimante, un épisode de coma prolongé et rapidement une grande solitude. Heureusement, il a trouvé du travail pour s’en sortir. Un job un peu particulier consistant à vider la maison de personnes décédées pour récupérer ce qui peut l’être (et en tirer un peu d’argent). Plutôt le genre de boulots que peu de personnes sont prêtes à accepter, et où la mort est côtoyée au quotidien. Cela ne dérange pas Albert, car la mort c’est devenu son rayon.
Qui a dit que RIP n’est qu’une série noire, glauque et violente ? Avec ce tome, c’est une histoire d’amour qui est narrée. Au programme : un coup de foudre, des « petits guili-guili dans le ventre » (sic) et beaucoup (trop ?) de passion. Bref, la totale.
Snif, snif. Qu’est-ce que c’est que cette odeur ? Ça pue le cadavre, non ?
Ah oui, c’est vrai ! La principale intéressée est une morte. Mais pour Albert, ça n'est qu'un détail…
Dans ce quatrième opus, le scénariste Gaët’s (également auteur, dans un registre comparable, d’Un léger bruit dans le moteur réédité en début d’année) développe la vie très trouble d’un personnage peu en vue dans les premiers volets mais qui s’avère être, sans doute, le plus torturé et le moins sain d’esprit de la bande. Tout au long du récit, le lecteur est brillamment promené entre l’horreur face aux actes du narrateur et une certaine compassion à son égard. Les flashbacks et ellipses sont parfaitement enchâssés dans la compréhension de l’intrigue principale suivie avec un regard neuf. Petit à petit, les évènements s’imbriquent et les liens entre tous les protagonistes se dessinent.
Toujours très efficace, le dessin de Julien Monier parvient également à se renouveler. Aux drosophiles et planches glauques omniprésentes dans les tomes précédents succède un effort particulier sur les ambiances pesantes et sombres (que les amateurs soient rassurés, des macchabées trainent toujours). L’utilisation de la couleur, notamment les teintes roses et rougeâtres, y contribue efficacement. Le trait est également pour beaucoup dans la construction de la personnalité du jeune Albert qui arbore, tour à tour, une mine naïve ou un sourire des plus sournois.
Surprenant, glaçant et rythmé, Prière de rendre l’âme sœur est une réussite qui continue à ancrer RIP comme l’une des séries incontournables de ces dernières années. La suite sera consacrée à la serveuse du bar où se retrouve régulièrement la troupe : Fanette.
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Lire la chronique du tome 3.
Retour sur l'histoire de cette merveilleuse collection, RIP.
Nous assisterons à la vie quotidienne d'un psychopathe amoureux. Albert, le petit microbe.
Les photographies d'une fille décédée le hantent, l'obsèdent. Jusqu'à quel point peut-elle s'étendre, cette obsession ?
Son apparence peut être si trompeuse... Non, il ne fera pas de mal à une mouche!!
Cet album est tout simplement exceptionnel, un véritable chef-d'œuvre. Tous les codes de la série sont présents. Le macabre, le suspense et les bons flashbacks se conjuguent parfaitement pour résoudre ce mystérieux puzzle.
La créativité scénaristique de Gaet's est vraiment remarquable. Un énorme bravo à Monier pour son trait et pour les teintes qui nous font ressentir une atmosphère lugubre jusqu'à l'odeur.
Allez, je vais me prendre une petite rallonge avec Fanette.
Opus 4 de la série RIP.
Albert est un des membres de l'équipe en charge de "nettoyer" les maisons ou appartements après des décès de personnes isolées ou oubliées.
Albert a été marqué par la découverte d'une jeune fille morte, Dolorès, lors de l'une de leurs visites. Il s'est emparé de tous les souvenirs de Dolorès, ses carnets intimes, ses cartes postales, ses photos et a investi son univers. Albert subit les moqueries de ses "collègues" car il semble amoureux de cette morte qu'il n'a pas connu avant sa mort. Albert est en fermé dans un monde qui n'est pas accessible aux autres. Il détonne un peu parmi les personnages qui compose cette étrange équipe de "déménageurs". Il s'évade dans les photos de Dolorès et les montages qu'il réalise pour se créer une histoire, son histoire.
Derrière ce personnage un peu fade, ayant eu peu de place pour l'instant dans la série RIP, se cache en fait un être marqué par la vie, un être fracassé qui pourrait être emporté par sa folie.
Gaet's nous livre en Albert un personnage inattendu et au parcours captivant ; on s'attache au pas de cet anti-héros, de cet être maltraité et devenu maltraitant malgré lui, pensant apporté le bonheur aux autres tout en construisant le sien. Nous sommes face à un destructeur qui se veut créateur.
Gaet's nous fait entrer peu à peu dans la tête d'Albert aidé par le graphisme de Julien Monier et nous les suivons sans hésitation. Gaet's continue son introspection des personnages apparus dès l'opus 1 "Derrick" tout en continuant à apporter des éclairages sur la trame initiale. Comme dans un thriller haletant, Gaet's sait maintenir notre attention et susciter notre curiosité. Il éclaire des zones d'ombre mais avec parcimonie, ménageant le suspense.
Le découpage est toujours le même et donne beaucoup de rythme à l'histoire. Les citations introductives de chapitres sont toujours aussi bien adaptées et variées (les auteurs ont dû faire des recherches pour constituer une telle bibliothèque).
Devenu addict à cette série, je vais me pencher sur l'opus suivant et voir qui peut-être réellement Fanette.
Toujours génial, je baisse d'une étoile car on commence à deviner à mes yeux certains rebondissements (scène de fin d'album..) lié à l' avancée de l'histoire et aux révélations du tome précédent mais sinon les détails que l'on avait laissé ou oublié nous réapparaissent bien différent, vivement la suite!!
Dans la ligné des 3 précédents Tomes que j’ai relus avant de me “lancer “ dans celui ci
J’avais adoré le côté “humour pas drôle” de la narration de ahmed dans le tome 3 et j’adore également le côté “enfantin et perturbant” de notre psychopathe Albert a ses “ça se fait trop pas”
Je trouve que son histoire donne pleins de clefs pour l’intrigue , des rappels et confirmations et également des choses plus surprenantes,
Le rythme est soutenu et c’est un “délice “
De mon point de vue : petit ralentissement sur cet opus, j'ai relu les 3 premier tomes avant d'attaquer celui ci et, il semble manquer un je ne sais quoi à l'histoire d'Albert. Les raisons sont difficiles à établir :
- Le personnage d'Albert est bien charismatique que les autres donc son récit l'est moins aussi.
- Son côté sociopathe est aussi un peu exagéré.
- Certaines scènes sont répétées de manière trop proches des autres volets; c'est le principe me direz vous mais à la différence des autres tomes, ces répétitions n'offrent pas toujours un regard nouveaux sur les faits ce qui rend ces passages un peu redondants.
On reste cependant sur une lecture agréable et sur une histoire qui se complète bien. Les 2 derniers tomes diront donc si, pour la suite de la série, le concept s’essouffle vraiment ou si l'histoire d'Albert n'était qu'une étape (plus ou moins appréciée) et que les autres personnages ont encore leurs lots de surprises à nous apporter.
Mon avis reste donc positif mais plus pour l'ensemble de l’œuvre actuelle que pour ce tome.
Disons-le d’emblée : j’ai ressenti une légère baisse de rythme dans ce 4ème tome.
Cela tient probablement au personnage d’Albert lui-même, peut-être moins solide que les autres. Difficile de croire en effet qu’un simplet rachitique dans son genre puisse être ce psychopathe insaisissable œuvrant dans un hôpital désaffecté, tel un Dexter ou un Tyler Durden…
Malgré ce décalage, cet épisode contient néanmoins beaucoup de surprises !
Car c’est aussi cela, RIP. La façon dont les intrigues se croisent, se recoupent et s’additionnent depuis le début est totalement jubilatoire. C’est un puzzle mortel auquel chaque tome apporte son lot de pièces aussi sanguinolentes qu’inattendues. Même si « Albert » est un poil en dessous, il s’inscrit parfaitement dans cette mécanique diabolique qui ne laisse aucun répit au lecteur en l’entraînant toujours plus loin dans l’affreux. Je suis à chaque fois sidéré par les qualités graphiques et la précision implacable de la narration.
Gaet’s et Monier, en repoussant ainsi les limites de tout ce qu’on avait coutume de lire jusqu’à présent, sont en train de réinventer le polar et réalisent l'une des plus grandes séries actuelles !
L'album le plus abouti de la série. C'est une merveille morbide et macabre. Tous les codes de la série sont là. L'horreur est encore plus présent avec l'univers psychopathe et psychologique d'Albert en plus. Comment un visage si paisible et innocent peut être capable de telles horreurs ? C'est bien dosé, bien construit et tous les éléments s'imbriquent encore une fois parfaitement bien avec les autres albums. D'ailleurs, d'autre indices sur la suite sont laissés ici ou là. Le graphisme est fidèle à la série. Si on pouvait encore en douter, ce quatrième tome permet de l'affirmer, RIP est une très grande série innovante, intelligente, passionnante et qui est dore et déjà gravée dans la cour des grands. Merci aux auteurs de pouvoir nous donner de tels moments de lecture. Vivement la suite !!!!!!!!!!!
Pour compléter cette série, ce quatrième volume reçoit obligatoirement de ma part la note qu'il faut : 5 étoiles et je rajouterai qu'à la lecture de l'album j'ai le sentiment qu'il peut être lu indépendamment des autres, je veux dire qu'à lui tout seul, c'est un superbe album noir, les quelques clichés des albums précédents, qui ne semblent pas être un handicap à son autonomie, pourront, je l'espère donner l'envie, à ceux qui ne lisent que ce volume, de vite retourner chez leur libraire pour se commander les 3 premiers. Si cette album était un one-shot, je ne lui aurais peut-être pas donné les cinq étoiles parce que je le trouve un peu trop linéaire et son aspect scénaristique légèrement inférieur aux autres. Mais pour son originalité, aucun soucis, c'est 5 étoiles.
Albert est un sociopathe macabre, il tombe amoureux passionné et fou d'une morte pendant son boulot, il en est possédé et la vie continue pour lui, sans aucun soucis, jamais il ne désespère. Il se créera son idylle et sa réalité, sans aucune aspérité. Mais ses sentiments sont-ils réels ? Il n'est pas vraiment sensible parce que "La vie continue". Difficile d'en dire plus sur cet excellent album sans pouvoir dévoiler quoi que ce soit. Les citations sont très complexes, très corrélatives par rapport au sujet, surtout celle d'Einstein.
Les auteurs sont les mêmes, le format est identique, le nombre de planches toujours aussi généreux (bien que toujours dommage quand ça s'arrête) la noirceur toujours présente sous ses multiples facettes, les décors sont moins riches et d'un niveau moindre par rapport au tome précédent mais cette série est l'une des meilleures qu'il m'ait été donnée de lire. Il est claire que je la suivrai jusqu'au bout. Pour tout ceux qui aiment les romans noirs, avec Albert, vous n'en sortirez pas indemnes.