I
l est des liaisons dangereuses qu’il convient d’éviter, surtout si vous êtes le débiteur du patron de la mafia locale qui se trouve être accessoirement le Pygmalion de votre ex-petite amie, effeuilleuse à ses heures.
Dès la couverture, le cadre est posé. Il sera question de gangsters et de femme fatales. Instantanément, des clichés surgissent et Enrico Marini s’y engouffre. Le copain d’enfance devenu flic, l’ex girl-friend tombée dans les bras du capo du coin, l’atmosphère enfumée des boites de jazz, la sensualité d’effeuillages emplumés et les coups bas, tout est là… et quelque part, il aurait été dommage qu’il n’en soit pas ainsi !
Après un début qui fait craindre le pire, la lente descente aux enfers de Terry B. Cole semble prendre un tournant plus existentialiste. Privilégiant une pagination sur deux ou trois strips par pages, format qui ne prête pas aux longs développements, tout en optant pour des dialogues rares, Enrico Marini joue souvent sur le convenu… N’est pas Chandler qui veut ! Cependant, progressivement, il se laisse aller à un traitement plus personnel qui laisserait à penser que Noir burlesque pourrait-être un album de transition, de celui qui permet à un scénariste de trouver sa voie.
Reste la partition graphique ? À l’évidence, ceux qui demeurent figés sur Les aigles de Rome en seront pour leurs frais. Visiblement, Enrico Marini a décidé de délaisser le figuratif pour s’aventurer sur des chemins plus dépouillés. Toutefois, il garde encore certains traits qui font sa spécificité, notamment au niveau de la physionomie des visages et d’une certaine rigidité posturale, mais pour le reste il paraît vouloir s’orienter vers autre chose. Quoi qu’il en soit, le résultat est graphiquement intéressant pour qui accepte de suivre l’auteur du Scorpion sur un répertoire où l’impression l’emporte sur la précision .
Simple parenthèse ou recherche d’un nouveau registre d’expression, sans révolutionner le genre, Noir burlesque offre l'occasion de lire une bonne vieille histoire que n’aurait pas renié Hollywood ! Avec un bourbon aux senteurs de vanille boisée et, en fond sonore, Devil Doll sur Queen on pain, tout cela se lit sans problème !
D'un point de vue dessins, absolument rien à dire, Marini nous habitue à des planches superbes. La colorisation est elle aussi réussie, le gris/noir et le rouge se mélangeant parfaitement.
En revanche, dès la scène du braquage et ce qui se déroule entre Terry et la bijoutière, je ne peux pas approuver. De manière générale je pense qu'il faut réserver autre chose aux personnages féminins. On rentre vraiment dans le cliché, notamment pour la scène que je viens de citer, au point d'en ressentir une gêne.
C'est dommage, car à part ce point là, même si la trame n'a rien de révolutionnaire et peut sembler un peu légère, la beauté des planches fait qu'on a envie de découvrir la suite.
Artistiquement c'est superbe . Pas une seule page ni même une bulle n'est ratée . C'est un plaisir pour les yeux à chaque instant . Ce noir et blanc teinté de rouge, bien qu'il soit un style déjà utilisé dans plusieurs oeuvres , est de toute beauté . Marini au crayon, c'est vraiment la grande classe .
Le scénario est basique, les scènes et la mise en page sont classiques et l'écriture peut-être un peu trop simple surtout pour l'époque à laquelle se déroule les évènements . Cependant la beauté du dessin provoque l'envie, le désir de découvrir ce qu'il se trame derrière cette page et ça se lit finalement très bien .
J'attends de lire le tome 2 pour réhausser la note si le scénario évolue .
Déjà, un coup de chapeau à Enrico Marini qui sait si bien diversifier ses styles. Passer du Scorpion à Slick (le personnage principal de ce diptyque) : Bravo!
J'avoue avoir longtemps hésiter et qu'il a fallu 3libraires passionné.e.s pour que je me décide à lire cet album tellement, au départ, ce n'est pas mon style ce Noir et Blanc teinté de Rouge. J'ai bien fait de m'être laissé convaincre!
De la noirceur et de l'intensité, il n'y a que ça tout au long de ces pages, mais pas que pas que dans les dessins! Le scénario est tout autant profond.
La lecture m'a renvoyé à des albums puissants, énigmatiques comme Tylor Cross, Black Sad ou encore la Berceuse assassinée de Ralph Meyer.
En plus, un gros travail avec un album de 90pages toutes aussi magnifiques les unes que les autres.
Fabuleux!
J'ai adoré. Une ambiance très puissante, un dessin plein d'énergie, des personnages forts. La BD comme je la kiffe !
Très beau graphisme de Marini. Les dessins sont magnifiques. Le jeu des couleurs est subtil et efficace, l'utilisation du rouge dans ces dessins en noir et blanc est époustouflante.
Le scénario et la mise en scène, sans être originaux, n'enlèvent rien au plaisir du lecteur à se plonger dans cette histoire du milieu du banditisme d'après guerre.
Ah, les femmes fatales ! Quelque fois, il ne vaut mieux pas les rencontrer pour ne point sombrer ! Mais que voulez-vous, quand on est un homme de la trempe de Slick dans le genre mafieux, on n'a peur de rien.
Les deux personnages principaux qui forment un couple maudit dans l'Amérique des années 50 ont assurément de la classe. C'est vrai qu'il y a toujours un petit côté racoleur mais c'est tellement bien réalisé. La sensualité n'est pas un défaut. Par ailleurs, j'ai adoré la qualité des dialogues qui fait dans le haut de gamme.
Graphiquement, le dessin d'Enrico Marini est sans doute l'un de ceux que je préfère le plus. C'est tout simplement grandiose dans les décors. Il frappe fort et c'est sublime. Le découpage fait dans hollywoodien. C'est un travail où il n'y a rien à redire ce qui est plutôt rare, j'en conviens.
Je retiens également la recette du cocktail « white slick » avec du lait frais et du whisky et deux feuilles de menthe sans glaçons. L'atmosphère du polar est très bien campé. A lire également les dix commandements du boss, ton dieu.
Certes, cette œuvre qui est une incontestable réussite graphique qui fait dans l'élégance. Au niveau du scénario, c'est plutôt classique mais on se laisse transporter aisément dans ce polar car c'est fluide. Entre la garce et le gangster, il va falloir choisir son camp. La suite et fin dans le prochain tome ! En tous les cas, cela ne m'a pas déçu, loin de là !
- Terry B. Cole est de retour !
- Retour d’où ?
- Mais de la guerre bien entendu. Il retrouve sa « petite amie », Debbie. Elle est fiancée à un grand boss mafieux irlandais.
- Pourquoi ne l’a-t-elle pas attendu ?
- Mais si, elle l’a attendu… Trois mois !
- Ah, ben dis donc, ça en dit long sur l’amour qu’elle lui portait…
- Faut comprendre. Son actuel fiancé n’est pas n’importe qui, et il lui assure qu’il va lui faire ouvrir toutes grandes les portes d’Hollywood !
- En attendant, elle se fait surtout remarquer par ses talents de stripteaseuse !
- C’est la meilleure ! C’est une reine ! Que dis-je ? Une impératrice !
- Mouais… En attendant, le fiancé l’exploite bien dans sa boîte où certains n’hésitent pas une seconde à venir voir son spectacle tous les jours.
- Ouais ! Mais on ne peut la toucher que des yeux. Le boss ne tolérerait pas qu’on aille plus loin avec sa future femme.
- Mais Terry n’est pas là pour présenter tous ses vœux de bonheur aux futurs mariés, non ?
- Terry est venu pour rembourser les dettes de son connard de beau-frère…
- Ah, bon ? Terry a du fric, maintenant ?
- Il s’est servi dans une bijouterie avant de venir…
Critique :
Voilà du bon gros polar, bien noir. On se serait crus revenus des décennies en arrière avec ces truands machos au possible, fumeurs et buveurs invétérés. Et la femme fatale n’est pas loin. Aime-t-elle vraiment Terry ? Seule la suite de l’histoire nous le révélera.
Marini a accompli un travail graphique extraordinaire : crayon, encre de chine, lavis et juste une touche d’aquarelle rouge pour créer un contraste par la chevelure de la belle, de l’imparable séductrice, Debbie, qui tranche dans toute cette noirceur.
L’ambiance graphique créée par Marini est tout simplement fabuleuse et nous replonge dans le meilleur des films noirs en noir et blanc. Du grand art, et tant pis pour ceux qui trouveront le scénario un peu léger… avant même de connaître la suite de l’histoire.
Un bel hommage au polar noir et blanc des années 50. l'histoire se met en place et les codes du genre sont respectés avec ses traditionnels : gangsters, policiers, bad boy et belle effarouché. Et on se laisse transporter facilement dans ce récit à coup de punchs, de flingues et de baisers (voir même une scène très sexy et tant mieux) entre le voyou beau gosse et la belle et dangereuse qui joue au chat et à la souris...
Le grand point fort, est évidemment le graphisme et les couleurs directes des planches du maître des pinceaux, j'ai nommé el maestro Enrico Marini. La tonalité des couleurs grises avec une pointe de rouge est sublime et intelligente pour ce genre Polar. Les dessins de pleines planches et doubles planches sont très bien léchés pour nous plonger dans l'ambiance du récit !
Vite la suite pour le dénouement final !
Merci mille fois !
Histoire non transcendante pour le moment mais Enrico nous réserve souvent de belles surprises à voir pour le tome 2. Cependant je serais plus sévère sur le dessin : J'adore Marini et je suis même fan, certaines planches sont très belle et le choix du noir et rouge et top. MAIS, je trouve certains dessins et personnages bâclés non fini avec un trait approximatif et des mises en couleur grossier comme s'il fallait finir dans les délais la BD. Étonnant quand on sait l'investissement mis sur cette nouvelle aventure. En général, pour le moment je reste réellement sur ma faim. On verra sur le tome 2.
L’histoire racontée par Enrico Marini dans NOIR BURLESQUE pourrait paraître simple, voir simpliste. Un malfrat aux velléités d’indépendance et de solitude se frotte à la réalité... Peu de mots suffisent effectivement pour définir la trame scénaristique. Mais définir n’est pas résumer, parce que la bande dessinée est un art bien particulier dans lequel l’exercice est pleinement réussi lorsque le dessin nourrit une histoire... qui s’appuie sur le dessin. La puissance d’un scénario peut enflammer l’imagination au-delà du dessin. L’habilité d’une représentation picturale peut surpasser l’évocation que font naître les mots. Chacun trouve dans UN BD ce qui l’enthousiasme, happé par une histoire, émerveillé par une image. Et lorsque l’un s’allie avec l’autre, l’expérience de lecture est formidable.
À ce titre cet album me paraît être une véritable réussite. Il faut y lire les images pour entendre l’histoire. Il faut sonder les détails pour percevoir les mots. L’atmosphère est superbement écrite et les paroles sont magnifiquement dessinées. C’est, pour moi, l’essence même de la bande dessinée : la narration par l’image.
NOIR BURLESQUE m’a replongé dans un univers que je n’avais jusqu’alors appréhendé que par la littérature. Les personnages sont les illustrations parfaites de ceux d’un géant du polar noir américain. Si WHITE JAZZ ou LE GRAND NULLE PART vous évoquent quelque chose, alors vous aimerez incontestablement cet album. Et peut-être que, comme moi, vous vous surprendrez à rêver qu’Enrico MARINI adapte ou même simplement illustre de son trait si évocateur l’un des romans de James ELLROY...
Pas vraiment convaincu par cet album... je trouve même le côté "cliché" parfois un peu dérangeant.
J'aurais aimé un peu plus de profondeur à l'histoire et un autre traitement des personnages féminins ; mais ça peut encore rebondir et évoluer avec le second volume... !
Par contre, la lecture est rapide et très fluide ; de plus, je trouve certaines planches magnifiques.
Beaucoup de titres de qualité en cette fin d'année (Blacksad, Brigade Verhoeven etc rien que pour les Polar) ce qui ne rend pas Noir Burlesque indispensable pour moi.
À voir avec le second tome, si l'histoire s'envole et flirte avec l'exceptionnel histoire de rattraper ce premier opus très classique, bien trop classique. Ça se lit et ça s'oublie très vite en l'état.
Reste un dessin très beau, mais avec les défauts habituels de Marini : les personnages qui ne sont pas au premiers plan sont trop souvent esquissés plus que dessinés. J'ai beaucoup aimé les couleurs aussi.
Polar-bd-film B&W comme on les aime! Avec de vrais truands, pas de chichis et juste ce qu'il faut de couleur, rouge-à-lèvres sang évidement. De bien belles images comme on a hâte d'en revoir ; à quand le tome 2?
J’attendais avec impatience la sortie de « Noir Burlesque » de Marini.
Burlesque s’entend ici comme « strip tease » où des femmes comme Lili St Cyr ou la célèbre Tempest Storm s’effeuillaient dans les nigth-clubs de San Francisco dans les années 50 (pour aller plus loin, vous pouvez consulter le livre Strip-Tease de Rémy Fuentes aux éditions de la Musardine ). Marini, non seulement cite Lili St Cyr dans son récit, mais signe une très belle couverture non équivoque et qui donne la tonalité de cet opus : du polar et de la sensualité.
Il faut avouer que j’ai adoré le dessin de Marini sur cet ouvrage, même s’il est moins soigné qu’à l’accoutumée .Mais il sait parfaitement camper l’atmosphère des années 50, que ce soit au niveau des décors (nigth-clubs, voitures ….) qu’au niveau des personnages. On aurait pu les rencontrer dans un film noir d’Otto Preminger ou d’Howard Hawks. En ajoutant une touche de rouge à cette garce de Debbie, Marini apporte une pointe d’originalité (qui n’en est d’ailleurs pas une, Raven, dans sa série « Amabilia » ayant déjà utilisé cette technique pour souligner le caractère érotique de ses héroïnes).
Finalement côté dessin, ce premier volume est à la hauteur de mon attente, au vu des planches ou des illustrations présentés sur certains sites depuis plusieurs mois. Les pleines pages et double pages sont superbes.
Le scénario, par contre, est plus classique, et n’évite pas les éternels poncifs du genre : le gangster, la garce, l’ami d’enfance flic, et la pègre locale. Nous avons l’impression d’assister au cours de ce premier opus à un long jeu de chat et de la souris entre le héros Terry B. Cole dit Slick et Rex Mckinty (ou plutôt avec ses sbires), où chacun cherche à casser la gueule de l’autre…c’est assez répétitif et ne fait nullement avancer l’intrigue qui finalement ne semble prendre corps que dans les dernières pages.
En outre, le fait d’avoir des vignettes voire des pages quasi muettes donne le sentiment d’une lecture rapide .
Bref, un dessin bien léché, mais un scénario qui manque d’originalité et de consistance.
Je serai toutefois au rendez-vous pour le tome 2, qui marquera la fin de cette intrigue