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enjamin Tartouche est mort fauché par une voiture. Un mauvais concours de circonstances, des lourdeurs administratives l’ont conduit inexorablement vers cette fin tragique. L’homme qui l’a renversé n’est autre que celui qui a précipité sa déchéance. Le jeune homme découvre alors que la seule solution pour atteindre le Paradis est d’expier les fautes commises durant sa vie. Mais, il était loin d’imaginer qu’il deviendrait l’ange gardien de Trusquin, son ancien assureur, l’homme qui l’a tué.
Voici l’épilogue, très attendu, d’une série hors du commun. Trois tomes aussi différents les uns que les autres : un premier très noir, direct, efficace et sans concessions. Il dépeint la chute inévitable du jeune Benjamin vers cette issue tragique. Le deuxième tome a surpris tout le monde par un changement de cap et de ton, offrant une vision originale et passionnante du Purgatoire, neutre, détachée de toute considération religieuse.
Le Livre 3 est à nouveau étonnant, Chabouté s’implique encore plus qu’il n’a pu le faire dans les précédents. Il se livre, avec la campagne électorale de Trusquin, à un pamphlet contre la politique et surtout les hommes qui la détournent pour jouir du pouvoir. Le propos est très caricatural mais il ne pouvait en être autrement, l’auteur est fidèle à la ligne de conduite qu’il s’est imposée tout au long de la série : décrire les personnages sans détours, même de manière très manichéenne. Il pousse même l’ironie jusqu’à affubler le méchant du nom d’un instrument servant à tracer des lignes parallèles, lui qui justement s’affranchit de toutes les règles possibles et imaginables. Le portrait ainsi brossé est très efficace.
Les viles manœuvres de l’assureur sans scrupules traînent un peu en longueur, reléguant le personnage principal au second plan. Etait-ce nécessaire ? Sans doute. Il s’agit bien ici, de nous montrer les difficultés rencontrées par Benjamin dans sa quête de rédemption. Il n’est pas si aisé de changer le comportement des gens, même sous forme de conscience. Pourtant ces longueurs nous font languir, car l’intérêt est bien d’en savoir plus sur le dénouement de cette histoire. Heureusement que le jeune héros (peut-on parler de héros dans une situation pareille) trouve du réconfort auprès de personnes inattendues.
Conte ou fable sociale, peu importe, cet album est une réussite. Il confirme, s'il en était besoin, que Chabouté est un auteur imaginatif et surprenant. On notera, toujours avec le même plaisir, les différents clins d’œil de l’auteur avec les insertions de quelques personnages célèbres. Purgatoire s’affirme comme une série incontournable, à lire absolument.
TRUSQUIN est bien le salaud qu'il semblait être, presqu'un peu trop et le fantôme de Benjamin entre en guerre contre lui pour tenter de contrer ses magouilles électorales sordides. Mais allez donc influencer le cours des choses lorsque vous n'êtes qu'un fantôme ! Dans ce combat perdu apparemment d'avance, Benjamin va s'ouvrir sur une nouvelle vie grâce à ce foutu ascenseur qui va vers le haut et grâce à l'amour. La chute de ce tryptique est surprenante aussi je ne la dévoilerai pas... Alors lisez le au plus vite !!!
Un troisème tome qui termine en beauté cette belle série. Les dessins sont toujours aussi beaux et expressifs. Peu de dialogues mais un grand plaisir de lecture. Les couleurs sont volontairement dans une palette limitée ce qui donne de la finesse et renforce le dessin. Le point négatif serait la description caricaturale de l'assureur Trusquin. Une fin en final twist.
Excellent. Chabouté est non seulement un dessinateur de talent, mais aussi un scénariste qui comme le bon vin se bonifie d'histoire en histoire (et comme il est dès le départ un trés bon...).
Première qualité, cette série se finit en 3 tomes. Sincèrement merci, car combien de séries sont détruites par la volonté de leurs auteurs à les faire durer dans le temps.
Ensuite, je me répète, le dessin est "beau", Chabouté a quitté le noir et blanc intégral, peu importe la qualité est là, toujours en restant très sombre.
Le scénario est parfait : crédible dans l'imaginaire, poétique ... juste un peu naïf peut-être mais c'est sans doute pour cela que j'apprécie Chabouté à ce point.
Les amateurs adoreront, ceux qui ne connaissent pas devraient découvrir une fort belle BD.