I
nde, dans les années 1960. Gifford Cardboard, jeune adolescent de bonne famille, s'aventure clandestinement dans la chaîne himalayenne à l'insu de ses parents. Perdu, il est finalement recueilli dans un village tibétain et se lie d'amitié avec Namkhaï et Chogyam. Partageant leur vie au monastère, Gifford, baptisé "Porridge", découvrira de nouvelles valeurs, une nouvelle spiritualité. Mais c'est sa rencontre avec Lhal qui le marquera profondément, une enfant que d'aucun considère comme la réincarnation de la déesse protectrice du Bouddha d'Azur.
Aventure humaine, amitié, amour, des thèmes qui sont depuis longtemps la marque de fabrique de Cosey. Ce graphisme épuré dont se dégage une immense tendresse est lui aussi une des particularités de l'auteur tant il est reconnaissable. Cosey ne cherche pas à en mettre plein les yeux, à surprendre son lecteur ou à le tenir en haleine grâce à un rythme effréné. Non, il cherche juste à nous toucher, nous émouvoir, et c'est pour ça qu'on l'apprécie. Avec cette nouvelle série prévue en deux tomes, il semble parfaitement à son aise. Passée une introduction un peu laborieuse dans laquelle il nous sert le coup du bébé sauvé de la mort par une ourse qui le maternera plusieurs mois durant, le récit devient vite prenant. L'évolution du jeune effronté Gifford sonne juste, comme les relations qu'il entretien avec des villageois à la spiritualité très différente de la sienne. Quant à Lhal, malgré de rares apparitions, elle s'impose immédiatement comme un personnage extrêmement attachant avec sa petite frimousse et son sourire innocent.
Après cette introduction aux allures d'initiation, la suite nous promet quelques passages beaucoup plus sombres, l'invasion chinoise atteignant ce havre de paix du Tibet. Est-ce que Cosey saura nous faire autant vibrer que lors de son Voyage en Italie ?
Je n'arrive pas à apprécier à leur juste valeur les oeuvres de Cosey pourtant empreinte de tolérance et de spiritualité. Est-ce là une critique objective? Affectivement, je trouve cela plat car il manque un peu de chaleur humaine notamment au sein de ce couple qui se forme et qui se sépare au gré des épreuves. On ne croit pas à leur histoire d'amour, c'est quand même grave !
Pourtant, je suis un passionné de la cause tibétaine. Tout les ingrédients sont là pour nous faire passer un bon moment et nous faire un peu voyager à travers les cimes de l'Himalaya sur fond de recherche au trésor archéologique.
Comme à chaque fois avec les oeuvres de Cosey que je m'évertue tout de même à lire, cela ne prend pas. Déjà, il y a cette histoire d'ours invraisemblable par laquelle le récit débute et va terminer en faisant une boucle. Et puis, ce fait de rattacher toujours une ou l'autre de ces récits à un état américain m'énerve singulièrement.
Globalement, j'ai mieux apprécié le premier tome même si je reconnais que le deuxième donne une dimension plus politique à l'histoire de ce peuple en exil. Il est vrai que ce second volume est tourné vers l'action tandis que les signes de l'occupation chinoise se font de plus en plus pressants.
Pour les fans de l'auteur qui considère que la profonde sérénité qui émane de son dessin, l'hommage rendu au courage et à l'esprit de résistance font de cette oeuvre une ode à l'espoir et à la force de l'amour!
Tout est bon dans Cosey, et même si le début de cette histoire met du temps à se mettre en place, on finit par retrouver l'ambiance envoutante de ses récits où le mysticisme n'est jamais très loin de l'amour.
Cette fois c'est Gifford, un jeune occidental en rupture de ban qui fait son voyage initiatique au Tibet où il aurait pu rencontrer Jonathan tant ils se ressemblent. Mais comme d'habitude à son départ il laissera une partie de son cœur et on est pressé de lire la suite pour savoir comment il va le retrouver.
tout l'art de Cosey, dessin et récit, est au rendez-vous et on ne s'en lasse pas.
Quitte à passer pour un vilain petit canard, je ne partage pas l'avis des autres chroniqueurs.
Si le dessin de Cosey est toujours envoûtant, je trouve son intrigue des plus minces. On est loin, très loin du Cosey de "Peter Pan", de plusieurs épisodes de "Jonathan" et je ne parle même pas des autres perles parues chez Aire Libre.
Oui, bien sûr, c'est à lire. Oui, bien sûr, j'acheterai le second tome; mais non cet album là n'est pas le chef d'oeuvre du maître suisse.
Une excellente BD que nous propose-là Cosey!
Le graphisme est toujours le même, à savoir simple et évocateur. L'histoire, loin des thrillers à la mode, est très belle tout en restant crédible.
Bref : scénario : TB, dessin: TB, couleurs: TB.....
Vivement le second tome!
Pour mon plus grannd bonheur, Dupuis se dote d'une nouvelle série au sein de sa nouvelle collection Empreinte(s), dans laquelle on peut déjà apprécier l'excellent travail d'une bonne pallette d'auteurs. En effet, cette fois-ci, nous avons droit au tout dernier ouvrage de Cosendai dans lequel il a assumé le rôle triple de scénariste-dessinateur-coloriste.
Cet album, qui devrait se conclure dans le deuxième et dernier tome de ce dyptique, nous permet de renouer avec l'essence charmante des histoires à la fois historiques et humaines qu'est une des particularités de Cosey, tout en étant sous le charme de la naîveté des personnages. Le style de dessin de Cosey, que certains appellent géométrique, présente encore et toujours un excellent support graphique au monde tibétain et m'enchante tout autant que lors de la lecture de l'excellent dyptique "À la recherche de Peter Pan" paru au milieu des années 80.
À lire et à apprécier, vous serez comme moi, impatients de découvrir la suite pour laquelle la date de parution n'est pas encore annoncée...