I
l y a le feu ! Les actes de vandalisme se poursuivent de plus belle et s'aggravent. Ce coup-ci, c'est l'exploitation agricole de la famille Popescu qui est visée. C'est la fois de trop pour ce clan qui décide de s'en prendre à la seule piste qui leur apparaît crédible : un vieil ermite énigmatique qui vit reclus en montagne. Passé à tabac, sa langue se délie. Angel Cimmaron devra une nouvelle fois faire preuve d'audace pour parvenir à élucider le mystère qui entoure le château de Bräncvastel.
En choisissant de confier les rênes de son intrigue à un journaliste, Christophe Bec fait le choix d'élargir le champ d'action de l'enquêteur. C'est d'autant plus judicieux que le héros pourra se permettre d'outrepasser largement les droits du policier qui lui est pourtant toujours associé et qui n'aura pas d'autres options que de subir les humeurs et les décisions de son acolyte. Dosage savamment équilibré entre thriller et fantastique, le scénario avance sur un rythme très soutenu, distillant rapidement les éléments indispensables pour maintenir le lecteur en haleine jusqu'au terme. La sensation est décuplée par le coloriste, Hugo Sébastian Facio, qui dirige brillamment sa lumière vers les endroits clefs des cases de Claudio Montalbano, lequel, de son côté, n'a pas perdu son sens du détail et du réalisme sur ses personnages. Avec quelques touches d'ombre sur des parties de silhouettes et de corps, ainsi que du sombre en fond de scène, ce sont la tension et le suspense qui gagnent en intensité.
Grâce à une histoire policière consistante intemporelle, un dessin très attractif, Le Sanctuaire des Hérétiques s'inscrit dans la liste des diptyques qu'il faut soigneusement ranger dans une bédéthèque.
Le dénouement de ce diptyque est un peu trop facile et sans réel rebondissement. Néanmoins, je suis resté accroché à l'histoire jusqu'à la fin car c'est bien construit et bien mis en scène.
Les explications sont claires et la fin ouverte ne laisse aucun doute, il y a aura une suite (les auteurs l'on déjà confirmé).
On retrouve cette atmosphère lourde, oppressante et angoissante que j'ai tant aimé dès le début.
Coté graphisme, l'ensemble est toujours réaliste et très immersif.
C'est un bon diptyque divertissant que les auteurs nous on livré.
Dommage, les promesses du premier tome ne sont pas tenues.
Travail bâclé … il y avait pourtant la matière pour suivre la même veine … on pouvait imaginer la belle hôtelière en rébellion avec sa famille, une aventure avec le journaliste … sans parler de l’improbable occupant du château ou des relations entre le village et le clan dominant …
Quant à la légende, au bout de 700 ans elle paraît très jeune !
Bref, à n’acheter que pour compléter le tome 1!