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héodore s’entend bien avec les vieux et il se montre toujours prêt à leur rendre service. Il a plus de mal avec les gens de son âge et la société consumériste carburant à la performance. Feignant de souffrir de la maladie d’Alzheimer, il est admis dans une luxueuse maison de retraite de la Côte d’Azur. Rapidement, il constate qu’il s’y déroule des trucs pas très nets. Tout en jouant le rôle du jeune sénile, il se porte à la défense de ses amis octogénaires dont il devient la coqueluche.
Le point de départ de L’homme qui voulait être vieux est intriguant. Nouveaux venus dans la bande dessinée, Olivier Domerc et Thomas Gaudin ont une idée originale. La suite des choses est plus convenue, alors que le récit tombe dans la parodie. Les personnages se révèlent archétypaux : pensionnaires gâteux, membres du personnel manipulateurs, sans oublier l’incontournable neveu attendant impatiemment l’héritage. Il est par ailleurs étrange d’y lire une charge larvée contre les EHPAD accueillant les pauvres auxquels ils servent des aliments avariés. Cela dit la lecture est agréable. Les sacripants, un peu comme ceux des Vieux fourneaux, n’ont pas dit leurs derniers mots et le lecteur leur souhaite tout le bien du monde. Au final, sous leur allure parfois rébarbative, tous demeurent attachants.
Le dessin caricatural de Christophe Girard apparaît en phase avec le projet. Ses comédiens surjouent et sont entourés de petites lignes frétillantes illustrant le Parkinson qui assaille certains d'entre eux. Les dentitions sont parfois arbitraires, les hommes affichent un crâne lisse et les dames des teintures mauves ou marron, lesquelles ont l’air d’être tout sauf naturelles. La mise en couleur, plutôt joyeuse, contribue aussi au plaisir de la découverte.
Un album sans prétention, mais sympathique comme tout.
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