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uite à leur évasion réussie, Anacréon et la Marquise s'accordent une trêve dans leur opposition. Malgré l'échec de leur arrestation, le lieutenant De la Reynie obtient la satisfaction de Sa Majesté Louis pour avoir rétabli un ordre relatif au sein de Paris. Mais le roi des gueux n'est pas mort, vive le roi ! Ou la reine…
Au cœur de la tourmente historique, cette histoire de famille a des répercussions bien plus larges, déchainant les petites gens contre les nantis et réciproquement. Le texte travaillé donne du corps aux dialogues et fait partie des points forts de cette intrigue puissante, à la dimension dramatique indéniable. Dans ce dernier tome, Stéphane Piatzszek déporte habilement l'attention sur un autre duo : la Marquise et De La Reynie, ce dernier s'avérant finalement le plus honnête des tristes sires. Les rapports humains sont rudes, comme cette époque où il ne fait pas bon être pauvre ; alliances fragiles, trahisons, coups bas, tout est permis. La violence est bien plus présente dans cette conclusion, comme en témoignent les nombreuses scènes de bataille, confrontations entre la populace hargneuse et revendicatrice et les soldats, froids et professionnels. Cette fresque offre une vision très intéressante de l'époque et de ses individus, le tout romancé bien sûr.
Julien Maffre poursuit son travail soigné et bien documenté, les rues de cette capitale célèbre sentent la crasse et les scènes de bataille, le sang et la poudre. Le dessinateur de Stern se révèle aussi à l'aise dans les panoramas que les configurations rapprochées, du grand art.
La cour des miracles est une saga sombre et brutale s'inscrivant dans les bas-fonds de la France du XVIIème siècle. Grâce à des personnages denses, un décor très bien restitué et une tension allant crescendo, cette trilogie mérite largement le détour.
Lire la chronique du tome 1.
Lire la chronique du tome 2.
Ca y est, c'est la fin !!!
La cour des miracles vie ses derniers instants.
Sous la coupe de la reine, elle est bien décidée à se venger du Roi Louis, tandis que ce dernier conte bien faire le ménage et chasser jusqu'au dernier des gueux.
La conclusion de ce magnifique triptyque est riche en rebondissements et en scènes d'affrontement.
Le dessin "crasseux" de Julien Maffre est toujours aussi maitrisé. C'est un régal pour les yeux.
Seul petit point négatif, je trouve que la fin est un peu précipitée et facile, comme s'il fallait vite écourter la pagination et bâcler l'ensemble. C'est un peu dommage.
Mais sinon, je suis pleinement satisfait de cette superbe série qui à su me faire voyager dans le passé royal, pittoresque, glauque et crasseux de notre belle capitale Parisienne..