F
inir chasseuse de prime pour payer ses factures, alors que vous êtes éthologiste et xénobiologiste de formation et que vous cumulez les doctorats comme d’autres les déconvenues ! Il y a de quoi avoir la rage. Cela dit, il faut bien joindre les deux bouts en fin de mois...
La science-fiction demande une certaine rigueur et le space-opera un certain lyrisme ! Leur faire subir un traitement tragi-comique permet de décaler certaines contraintes. Ainsi, même, si vous êtes respectueux du genre tout en étant doté d’une imagination supérieure à la moyenne, vous pouvez aller piocher dans vos classiques en créant votre petit univers perso en empruntant à Herbert, Mézières (et d’autres encore…), tout en recyclant, au passage, quelques références cinématographiques. Le tout est de le réaliser avec une bonne dose d’humilité et d’autodérision… C’est ce que réussissent Aurélien Ducoudray et Marc Lechuga ! Ce faisant, leur premier volume de Bettie Hunter est comme une belle salade de fruits extragalactiques de Minaria Prime : colorée, vive, tonique, drôle, d’une relative profondeur en bouche pour peu d’y prêter attention et, cerise sur le gâteau (manière de dire) dotée, en final, d’une petite pointe de girly destroyed qui vient relever l’ensemble.
Entre deux Amen et en attendant Les Déboires intersidérants de Taj le survivant, Bettie Hunter traine son délicieux QI dans les coins les plus sordides de la galaxie pour le plaisir (régressif) de ceux qui ont su rester de grands enfants.
Très bon dessins , bestiaire exceptionnel, des references à Dune et des dialogues recherchés. Dessins en lignes claires bien plus travaillés que je ne le pensais quand je l'ai acheté.